Dossier n°8820 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 2000

Alphonsine (Page) Page

Année de nomination : 2000
Date de naissance : 10/10/1896
Date de décès : 25/12/1992
Profession : Fermière

Hippolyte Page

Année de nomination : 2000
Date de naissance : 25/08/1892
Date de décès : 02/04/1960
Profession : Fermier, cantonnier
    Localisation Ville : Brioude (43100)
    Département : Haute-Loire
    Région : Auvergne-Rhône-Alpes

    L'histoire

    Le sauvetage de la famille Kahn par Hippolyte et Alphonsine Page sort de l’ordinaire. Le couple Page et ses trois enfants, décidèrent en 1942 d’abandonner leur ferme en Haute-Loire, pour déménager dans une propriété plus isolée située à 100 km plus au sud, afin de pouvoir cacher en plus grande sécurité les Kahn et leurs deux enfants. Jean-Pierre et France Kahn ainsi que Marc, 7 ans, et Irène, 5 ans, étaient réfugiés depuis la débâcle, à Montpellier. À cause des difficultés de ravitaillement, en 1941, ils décidèrent de louer une maison à la campagne, au lieu-dit « La Tuilerie », à Fontanes (Haute-Loire). Cette maison était attenante à la ferme exploitée par la famille Page.

    Les deux familles se lièrent d’amitié et Alphonsine Page aidait France Kahn à se procurer du ravitaillement. En 1942, au début des déportations des Juifs vers l’Est, les gendarmes de Brioude vinrent prévenir la famille Kahn qu’ils avaient été dénoncés par la factrice et qu’ils allaient être arrêtés dans la nuit. Ils leur conseillèrent d’aller passer la nuit ailleurs. La famille Page leur offrit le gîte et par la suite décida de déménager dans une ferme à l’abandon au hameau de Cronce, à Pinols (Cantal), village natal d’Hippolyte. Les Page chargèrent leurs meubles sur un chariot et se mirent en route vers leur nouvelle destination, accompagnés des vaches et des chiens. Le périple dura plusieurs jours. Après les avoir aidés à obtenir des faux papiers, Hippolyte et Alphonsine firent venir les Kahn, chez eux à Cronce. Comme tous les habitants du village connaissaient Hippolyte, les Kahn, désormais appelés Delorme, furent présentés comme des cousins lointains d’Alphonsine, venus du Midi. Les Page ont ainsi hébergé jusqu’à la fin de la guerre, à leurs risques et périls et sans rémunération, une famille de Juifs en danger. Leurs deux fils aînés, Auguste et Marcel Page, étaient réfractaires du S.T.O. À l’occasion d’une perquisition par une patrouille allemande, à la recherche de maquisards rescapés du Mont Mouchet, M. Kahn et les deux fils aînés de la famille Page rejoignirent le maquis.

    Le 7 février 2000, Yad Vashem a discerné à Hippolyte & Alphonsine Page le titre de Juste des Nations.

    Documents annexes

    Invitation cérémonie PageInvitation cérémonie Page
    29 novembre 2014 15:18:05

    Articles annexes

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