Dossier n°8823A - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Odette (Marchelidon) Metais

Année de nomination : 2000
Date de naissance : 25/02/1922
Date de décès : 28/10/2006
Profession : Employée de maison
    Localisation Ville : Descartes (37160)
    Département : Indre-et-Loire
    Région : Centre-Val de Loire

    L'histoire

    André Goupille était vétérinaire et s’était installé avec sa famille à La Haye-Descartes dans l’Indre et Loire. Le hasard veut que la ville appelée aujourd’hui Descartes était le lieu de naissance du grand philosophe et était traversée par la ligne de démarcation. A partir de 1940, la maison des Goupille était située à un kilomètre au nord de cette ligne. André, en tant que vétérinaire, avait un laissez-passer permanent qui lui permettait de travailler dans les deux zones. Dès ce moment, toute sa famille, sa femme Jeanne et leurs quatre enfants, Elisabeth 16 ans, Pierre 15 ans, Louis 14 ans et Jean 13 ans, commencèrent à travailler avec le réseau des passeurs de la Résistance qu’André avait mis en place. Odette Métais, employée dans la maison des Goupille, participa à ces actions. Ces sauveurs aidèrent près de 2000 personnes à traverser la ligne de démarcation, des Juifs dans la détresse, des prisonniers de guerre évadés, des pilotes traqués et d’autres résistants. Ils passaient également des messages et des informations pour Londres et parfois fournissaient de la nourriture et un abri pendant plusieurs jours à des fugitifs en transit. Le Professeur Weill-Raynal, juif échappé de Drancy, Monsieur et Madame Schiff Wertheimer, Monsieur Ben Sussan et Madame Sée bénéficièrent tous de l’assistance courageuse et gratuite de la famille Groupille. En 1942, André fut arrêté une première fois. Interrogé et emprisonné pendant quatre semaines pour transport de courriers compromettants, il réussit à convaincre ses juges que les lettres avaient un rapport avec le marché noir. Une fois relâché, André Goupille s’installa dans la zone sud où il continua ses activités professionnelles et clandestines. Sa femme Jeanne recherchée par la Gestapo le rejoignit. Toute la famille fut à nouveau réunie lors de l’invasion allemande dans la zone sud en 1942 et elle hébergea des parachutistes. Arrêtés en février 1944, tous les membres de la famille furent déportés en Allemagne, André à Sachsenhausen et Neuengame, Jeanne, Elisabeth et Odette à Ravensbrück, et les trois garçons à Auschwitz, Buchenwald et Flossenburg. Par une chance extraordinaire, tous survécurent aux camps.

    Le 28 mai 2000, Yad Vashem Institut International pour la mémoire de la Shoah a décerné, à Monsieur André Goupille et à sa femme Madame Jeanne Goupille et à leurs enfants Pierre, Elisabeth, Louis et Jean, ainsi qu’à Madame Odette Métais, le titre de Justes parmi les Nations.




    Mis à jour il y a 1 mois.