Dossier n°882B - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 1987

Clair Escriba

Année de nomination : 1987
Date de naissance : 19/07/1895
Date de décès : 20/12/1977
Profession : Secrétaire de Mairie, cultivateur

Henriette Mazet Escriba

Année de nomination : 1987
Date de naissance : 08/06/1923
Date de décès : 27/11/2014
Profession : Cheftaine scout
    Localisation Ville : Saint-Clar (32280)
    Département : Gers
    Région : Occitanie

    L'histoire

    Henriette MAZET
     

    ESCRIBA Clair
    En 1940, deux familles juives arrivèrent à Auch dans le Gers : il s’agissait de Julia Wittman, de son mari et de sa fille ainsi que de ses parents. Originaires d’Allemagne, ils avaient été expulsés d’Alsace. En décembre 1941, le mari de Julia, en déplacement à Paris, fut arrêté puis déporté à Auschwitz, où il périt. Julia, ses parents et sa fille restèrent à Auch. Jusqu’en 1943, tous continuèrent à utiliser leurs papiers d’identité, désormais revêtus du cachet portant la mention Juif. Les Auscitains, connaissant leur situation, les traitaient avec sympathie et se montraient prêts à les aider. Denise Hachon (q.v Rieu), employée bénévole au service des réfugiés de la préfecture, s’assurait que Julia et sa famille bénéficiaient des allocations accordées aux réfugiés résidant à Auch. Elle leur fournit également de faux papiers qui devaient se révéler vitaux par la suite. En novembre 1942, lorsque les Allemands occupèrent le sud de la France, la situation des Juifs s’aggrava. Julia Wittman, sa fille et ses parents ne pouvaient plus circuler librement. Henriette Escriba, une jeune cheftaine scoute de vingt ans qui faisait de la résistance, vint à leur secours, et en 1943, chercha des logements pour les deux familles. Elle trouva une petite maison pour les parents de Julia à Saint Clar, où son père, Clair Escriba, était secrétaire de mairie. Du fait de sa position, Clair Escriba était en mesure d’aider les réfugiés : il leur fournit des cartes d’alimentation, des vêtements, des chaussures et autres objets de première nécessité qui leur facilitèrent l’existence. Henriette trouva par ailleurs un logement et du travail pour Julia dans un centre de soins. La direction du centre, sollicitée par les sauveteurs, savait qu’elle était juive mais accepta de fermer les yeux; le reste du personnel ignorait l’identité de la jeune femme et sa fille. Henriette Escriba continua à aider de son mieux les réfugiés, qui se cachaient désormais. Elle était parfaitement consciente qu’elle risquait sa vie. Son activité dans la clandestinité l’amenait à travailler pour les réfugiés et pour d’autres clandestins, juifs ou non juifs. Elle ne chercha jamais la moindre récompense. Informée de la décision de Yad Vashem, elle répondit que l’Etat d’Israël lui faisait un honneur bien excessif au regard du peu qu’elle avait fait, écrivant : « C’est de tout coeur et modestement que nous avons aidé ceux qui étaient dans la peine et lutté contre l’envahisseur. C’était dur, périlleux, mais nous n’y pensions guère tant l’enjeu était d’importance ». Julia Wittman s’installa plus tard en Israël mais continua à correspondre avec Henriette Escriba.

    Le 12 décembre 1989, l’institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Clair Escriba et à sa fille Henriette Mazet, le titre de Juste parmi les Nations.

     

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