Dossier n°8913 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Auguste Matringe

Année de nomination : 2000
Date de naissance : 25/01/1894
Date de décès : 14/07/1984
Profession : Directeur des usines Saint-Gobain
    Localisation Ville : Saint-Fons (69190)
    Département : Rhône
    Région : Auvergne-Rhône-Alpes

    L'histoire

    Auguste Matringe était directeur de l’usine de Saint-Gobain, située à Saint-Fons (Rhône) dans la banlieue de Lyon. Vétéran de la guerre de 1914-1918, il avait mis ses espoirs en 1940 dans le maréchal Pétain. Mais grand patriote et chrétien engagé, il manifesta ses réticences à l’égard de la politique officielle, en protégeant, dès 1943, des réfractaires du STO (Service du Travail Obligatoire). L’usine employait aussi un grand nombre d’ouvriers juifs d’origine marocaine qui s’étaient installés à Saint-Fons avec leurs familles nombreuses, depuis 1912. La situation des familles juives devint particulièrement critique en mai 1944. Elles étaient exposées  aux ravages commis par un délateur au service des Allemands, à l’origine de nombreuses arrestations. Auguste Matringe protégea ses ouvriers juifs, en installant dans l’usine un dortoir où ils logeaient la nuit et se faisaient ravitailler par des camarades. Quand il s’avéra que leurs femmes et leurs enfants étaient à leur tour menacés, il organisa l’évacuation des familles à Saint-Pierre-La-Palud, un village des monts du Lyonnais, à 20 km de Saint-Fons. Elles y furent logées dans les baraquements vacants de la mine de pyrite de Saint-Bel, propriété de l’usine Saint-Gobain, et en partie ravitaillées par les soins de l’entreprise. Quand le 25 mai 1944, Lyon subit les bombardements des forces alliées, les enfants de la ville furent aussi évacués à Saint-Pierre-La-Palud. Auguste Matringe en profita pour faire inscrire en même temps qu’eux, à l’école du village, des enfants juifs cachés. Certains furent dispersés parmi des familles d’accueil des environs. Au cours du mois d’août, l’usine versa des allocations à toutes les familles cachées. Auguste Matringe fut arrêté au début de ce même mois, suspecté par la Milice de cacher des Juifs et des résistants espagnols. Mais il fut relâché 3 jours plus tard. 21 familles juives lui doivent leur survie, soit 87 personnes dont 37 adultes et 50 enfants.

    Le 18 avril 2000, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Auguste Matringe le titre de Juste parmi les Nations.

    Documents annexes

    Second HommageSecond Hommage
    HommageHommage
    Invitation cérémonie MatringeInvitation cérémonie Matringe