Dossier n°8917 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Marguerite (Fadat) Creston

Année de nomination : 2000
Date de naissance : 14/07/1891
Date de décès : 23/07/1983
Profession : Employée à la poste
    Localisation Ville : Nîmes (30000)
    Département : Gard
    Région : Occitanie

    L'histoire

    Marguerite Creston, employée des postes à la retraite, habitait un village isolé, Le Vigan (Gard). Protestante connue pour sa grande piété, elle était en relation avec des pasteurs qui lui adressaient des maquisards, des déserteurs ainsi que des fugitifs juifs, à la recherche d’une cachette. De ce fait, elle fut, à un stade précoce, impliquée dans la résistance des Cévennes, en particulier dans la création du Maquis des Corsaires. Au mois de janvier 1944, le pasteur Georges Gillier de Mandagout orienta vers sa demeure les familles Furst et Glass ainsi que leurs deux enfants, réfugiés juifs originaires d’Allemagne, menacés d’arrestation. Marguerite Creston les hébergea chez elle et ensuite mit à leur disposition une maison lui appartenant au hameau de la Planque, à Mandagout. Ils y restèrent jusqu’à la Libération. Eugénie Glass et son mari, tous deux comédiens révoqués de leur emploi depuis l’accession d’Hitler au pouvoir, s’étaient enfuis en France et, après maintes périgrinations, installés comme fermiers au hameau de Fenouillet, dans les Cévennes. Plus tard, Eugénie y fit venir sa sœur et son mari, les Furst. Le 5 janvier 1944, les deux couples furent avertis par la gendarmerie de la commune qu’ils étaient recherchés en vue d’un internement. Le commandant du poste avisa la Préfecture que les deux familles étaient parties sans laisser d’adresse. Le pasteur Olivès* du maquis d’Ardaillès, leur fit faire des faux papiers d’identité aux noms de Gautier et Forestier et des résistants les guidèrent, en pleine nuit, à travers les trois vallées à l’ouest de Fenouillet, jusqu’à la maison de Marguerite Creston. Grâce à sa générosité et son dévouement, les familles Glass et Furst furent sauvées de l’internement et de la déportation. Une autre famille juive, les Ezrati, avait aussi bénéficié de son assistance.

    Le 18 avril 2000, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Marguerite Creston, le titre de Juste parmi les Nations.

    Documents annexes

    Article de presse - Midi libre du 27/07/2000Article de presse – Midi libre du 27/07/2000
    PhotosPhotos
    Invitation cérémonieInvitation cérémonie