Dossier n°8918 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 2000

Emma Giannini

Année de nomination : 2000
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Employée

Walter Giannini

Année de nomination : 2000
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Employé
    Localisation Ville : Faverges (74210)
    Département : Haute-Savoie
    Région : Auvergne-Rhône-Alpes

    L'histoire

    Walter et Emma Giannini, citoyens suisses, travaillaient à Faverges (Haute-Savoie) au service du Secours Suisse aux Enfants. Cette œuvre y avait ouvert un home affilié à la Croix-Rouge suisse. Des enfants de familles nécessiteuses étaient admis à Faverges pour une cure de suralimentation de trois mois. A partir de 1942, le home accueillit également des enfants de Juifs réfugiés en France, eux aussi pour une cure de trois mois au terme desquels ils étaient remis à leurs parents.

    Berthe Silber, 12 ans, admise à Faverges le 25 juin 1942, était la fille d’une famille juive de Belgique réfugiée à Eauze (Gers). En août 1942, elle reçut une lettre de son père annonçant que sa mère, sa petite sœur et lui-même avaient été arrêtés et internés au camp du Vernet. La fillette n’a plus jamais reçu aucun signe de vie de ses proches.

    La direction du home décida de garder Berthe au-delà des trois mois de cure, puis, en août 1943, de l’envoyer clandestinement en Suisse, elle ainsi qu’une autre fillette juive, Rose Spiegel. Equipées de vêtements chauds malgré la saison estivale, les petites croyaient se rendre à une cérémonie en montagne. Walter et Emma Giannini avaient consenti à accomplir la périlleuse mission de les convoyer. Après un trajet en train jusqu’à Annemasse, le petit groupe se rendit à pied vers la frontière, longea la clôture de barbelés et pénétra en Suisse par une brêche qu’avait repérée Walter. Le couple des sauveurs avait très habilement réussi à tromper la vigilance des patrouilles de part et d’autre de la frontière. En Suisse, Berthe et Rose furent recueillies par des proches du couple Giannini et ultérieurement, par la famille de Sina Jecklin, directrice du home de Faverges. Enceinte alors qu’elle avait abordé cette expédition, Emma mit au monde quelques mois plus tard un enfant mort-né. Les émotions du franchissement clandestin de la frontière avaient-elles compromis sa santé? Les dangers  auxquels elle s’était exposée en commun avec Walter son mari avaient sauvé la vie de Berthe Silber et de Rose Spiegel.

    Les deux fillettes partirent après la guerre en Palestine . Une fois mariée, Berthe s’établit au Canada où elle est devenue enseignante.

    Le 21 juillet 2000, l’institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Walter et Emma Giannini le titre de Juste parmi les Nations.     

     

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