Dossier n°9024 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Aline Lapicque Perrin

Année de nomination : 2000
Date de naissance : 15/01/1899
Date de décès : 04/01/1991
Profession : Mère de 3 enfants

Charles Lapicque

Année de nomination : 2000
Date de naissance : 06/10/1898
Date de décès : 15/07/1988
Profession : Artiste peintre
    Localisation Ville : Paris (75014)
    Département : Paris
    Région : Ile-de-France

    Lieu de mémoire

    L'histoire

    Aline et Charles Lapicque et leurs trois fils, de 21, 18 et 15 ans en 1942, résidaient à Paris. Charles était ingénieur et artiste peintre. Aline avait rencontré Feiga Weisbuch en 1937 et elles avaient sympathisé, quand il s’avéra que Feiga avait étudié chez son père, Jean Perrin, Lauréat du prix Nobel de physique, et son beau-père, Louis Lapicque, professeur de physiologie. Le couple Weisbuch fut naturalisé français en 1940, ce qui permit à Feyga d’obtenir un poste au CNRS. Par suite des lois raciales, elle en fut révoquée, tandis qu’en 1941, son mari dut fermer son magasin de fourreur, en raison de l’aryanisation des biens juifs. Il partit se réfugier en zone sud. Aline les avait assurés qu’en cas de difficulté, les Weisbuch pouvaient compter sur elle. Ce jour advint le 16 juillet 1942, quand ayant échappé à la grande rafle, Feyga et son fils Gérard, de 18 mois, vinrent chercher asile chez Charles et Aline qui les accueillirent chaleureusement et les cachèrent, au mépris des risques encourus. Le père d’Aline et son beau-père étaient connus pour leurs idées de gauche car ils avaient milité, dans les années 30 au sein du Comité de Vigilance des Intellectuels contre le fascisme et un fils ainé avait rejoint Londres. Grâce à ses liens avec la Résistance, Le couple Lapicque fournit des faux papiers d’identité à Feyga, devenue Madeleine Garel, et à sa sœur Dora qui malheureusement fut arrêtée et déportée à Bergen-Belsen où elle périt. Ils apportèrent aussi leur aide à d’autres personnes recherchées, disant : « il y a des moments où il faut choisir entre une certaine idée de la civilisation et la barbarie ». En avril 1944, Feyga et son fils se réfugièrent à la campagne où ils vécurent jusqu’à la Libération.

    Le 7 août 2000,  Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Charles et Aline Lapicque le titre de Juste parmi les Nations.

    Documents annexes

    Invitation cérémonieInvitation cérémonie

    Articles annexes