Dossier n°9041 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Henriette (Carisey) Labro

Année de nomination : 2000
Date de naissance : 07/01/1911
Date de décès : 22/11/2010
Profession : Sans profession

Jean-François Labro

Année de nomination : 2000
Date de naissance : 28/04/1890
Date de décès : 14/06/1983
Profession :
    Localisation Ville : Montauban (82000)
    Département : Tarn-et-Garonne
    Région : Occitanie

    L'histoire

    Jean-François et Henriette Labro et leurs quatre enfants habitaient un domaine, « Beausoleil », à proximité de Montauban (Tarn et Garonne). Les Bernart, Juifs parisiens réfugiés en zone sud, avec l’extension des rafles, étaient en quête d’un abri sûr. Le père qui vivait séparé de ses proches leur avait indiqué la famille Labro comme source d’aide possible. Le couple accueillit effectivement Maurice Bernart, le fils, ses deux sœurs, Claude et Colette, et leur mère et leur assura une cache dans sa demeure, pendant plusieurs jours. Jean-François Labro les recommanda par la suite à des fermiers du voisinage, à Saint-Martial, qui étaient des amis sûrs. Ils y vécurent une grande partie de l’occupation, tout en continuant à bénéficier de la protection des Labro qui les informaient régulièrement des dangers. Le couple Labro a tendu une main secourable à d’autres Juifs pourchassés, notamment à la famille de Pierre Gruneberg, 12 ans. Les Labro ont aussi caché, en leur donnant du travail dans leur domaine, un Juif autrichien employé comme jardinier, et une aide ménagère, Dora Kummer, qui passait pour sourde-muette. La police, venue se présenter pour arrêter Dora, fut éconduite par Henriette. Philippe Labro, son jeune fils de 11 ans à l’époque, et plus tard écrivain, a été témoin de ces actes dont il a relaté le souvenir dans son livre « Le petit garçon ». Il y évoque l’amitié qui le liait à Maurice Bernart, le petit garçon juif caché chez lui. L’aide des Labro à des Juifs en détresse leur a permis de survivre jusqu’à la Libération.

    Le 13 août 2000, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah,  a décerné à Jean-François et Henriette Labro le titre de Juste parmi les Nations.

    Le témoignage

    Dans leur villa du sud de la France, située près de Biarritz sur la route qui menait aux frontières de l’Espagne, où ils vivaient repliés avec leurs quatre enfants, les parents Labro ont accueilli et protégé un certain nombre de juifs fuyant les persécutions.

    C’est ainsi que le petit Philippe Labro (qui devint plus tard journaliste et romancier) vit défiler un flot hétérogène de réfugiés juifs polonais, allemands hostiles au régime nazi, apatrides, qui étaient accueillis dans la villa paternelle, laquelle employait un nombre anormalement élevé de  » jardiniers « .

    Parmi ces réfugiés, on peut citer :

    – Jean Frydman
    – Jeannette Grumblatt
    – Pierre Gruneberg
    – Maurice Bernhardt (Bernart) & sa famille (4 personnes)
    – Norbert Awiczi (plus tard défenestré à Bayonne), et d’autres encore.

    La protection offerte par les Labro s’accentua encore après le 11/11/1942 quand la Zone Libre fut envahie par l’occupant.

    Documents annexes

    Dosser 9041 - Labro; Articles de presseDosser 9041 – Labro; Articles de presse

    Les médias externes :