Dossier n°9042 - Juste(s)

Consulter le dossier de Jérusalem (en anglais)


Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 2000

Marie-Louise (De Tommaso) Carven

Année de nomination : 2000
Date de naissance : //
Date de décès : 08/06/2015
Profession : Haute Couture
    Localisation Ville : Paris (75001)
    Département : Paris
    Région : Île-de-France

    Lieu de mémoire

    L'histoire

    Marie-Louise Carven
    En 1941, Marie-Louise Carven ouvrait son premier magasin de haute couture, à Paris. Malgré les lois d’exclusion de Vichy, elle continua à employer Henry Bricianer, juif roumain naturalisé français en 1926. Bricianer, couturier de profession, s’était établi comme apiéceur à domicile où il travaillait avec sa femme, pour divers fournisseurs dont Marie-Louise Carven, par suite de l’aryanisation de son magasin. Du fait de sa nationalité française, la famille Bricianer, avec ses 5 enfants, se croyait protégée des déportations. Mais en octobre 1943, Ernestine Edwabski, la mère de Mme Bricianer, fut arrêtée à Nice, puis transférée à Drancy. Elle fut déportée à Auschwitz, par le convoi no. 60. Suite à cette arrestation, deux policiers français se présentèrent au domicile des Bricianer à Paris avec un mandat d’arrêt, pour les transférer à Drancy. Mais les policiers leur laissèrent un délai de 24 heures, leur promettant de revenir les chercher le lendemain quand ils seraient prêts au départ. Henry Bricianer s’adressa alors à Marie-Louise Carven. Cette dernière lui offrit de se cacher dans une chambre de bonne, au 6ième étage de l’immeuble où elle tenait son magasin, d’où il put continuer à travailler pour nourrir les 7 membres de sa famille. Marie-Louise Carven fit en sorte que 4 autres membres de la famille Bricianer soient hébergés chez ses parents proches. Elle s’adressa d’abord à sa mère, Mme Thomazo, qui accueillit Jacqueline, l’une des filles Bricianer. Mme Thomazo remplit volontiers sa mission protectrice durant plusieurs mois, aidée de Mme Boyriven, une tante de Marie-Louise. Mme Régina Bricianer, son fils Philippe et sa fille Nicole, furent aussi cachés durant plusieurs mois, chez l’un des oncles de Marie-Louise Carven. L’aide était dispensée à titre gracieux. Avec l’aide d’un ami, les Bricianer purent obtenir des fausses cartes d’identité. Ces efforts leur permirent de subsister jusqu’à la Libération. Mais l’obstination de Marie-Louise Carven pour cacher Henry Bricianer et mobiliser, en ces moments de détresse, plusieurs membres de sa propre famille afin de loger 4 personnes juives, est à l’origine de ce sauvetage.               

    Le 13 août 2000, l’institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Marie-Louise Carven le titre de Justes parmi les Nations.

    Le témoignage

    Le 17 novembre 43, la famille Bricianer (les deux parents et les cinq enfants), famille juive habitant dans le 1er arrondissement de Paris, virent arriver chez eux, pour les arrêter, deux civils de la police française envoyés par la rue des Saussaies (siège du Ministère de l’Intérieur).

    Un des deux policiers, père lui-même de 5 enfants, troublé par ce qu’il accomplissait, prit sur lui de laisser 24 heures de sursis à la famille afin que celle-ci puisse quitter les lieux. Le lendemain, nouvelle visite, mais la famille avait fui.

    A cette époque, M. Bricianer, malgré les interdictions, travaillait chez lui clandestinement comme apièceur en couture, es lois raciales l’ayant privé de son commerce et de la possibilité de visiter ses clients, dont le magasin Carven.

    Apprenant ses ennuis, Madame Marie-Louise Carven lui trouva une chambre dans son immeuble, où il put poursuivre son travail, indispensable pour nourrir cette famille de 7 personnes. Une des filles Bricianer, Jacqueline, fut hébergée chez la mère de Madame Carven, Madame de Thomazo. L’oncle de Carven, M.Pierrard, accepta de cacher chez lui la mère de famille et ses 2 plus jeunes enfants, Nicole et Philippe. 

     

    Documents annexes

    Article de presse - Liaisons N°19 septembre 2001Article de presse – Liaisons N°19 septembre 2001
    2 octobre 2019 06:38:33
    ArticleArticle
    13 juin 2015 07:32:44

    Articles annexes