Dossier n°9057 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 2000

Eugène Vincent

Année de nomination : 2000
Date de naissance : 16/07/1911
Date de décès : //
Profession : Agriculteur

Marie Vincent Dossetto

Année de nomination : 2000
Date de naissance : 28/09/1917
Date de décès : //
Profession : Agricultrice
    Localisation Ville : Eyguières (13430)
    Département : Bouches-du-Rhône
    Région : Provence-Alpes-Côte d’Azur

    L'histoire

    En mai 1944, Eugène et Marie Vincent exploitaient une petite ferme, située en dehors du petit village provençal d’Eyguières (Bouches-du-Rhône). Marie, d’origine italienne, avait auparavant fait connaissance de la famille Cohen qui venait parfois se ravitailler à la ferme. Lucien Cohen, sa femme Henriette, leurs deux filles, Monique, 3 ans, et Nicole, 1 an, ainsi que les parents de Lucien, s’étaient enfuis de Marseille après les rafles du Vieux Port, en janvier 1943. Plusieurs membres de leur famille ainsi que de nombreux Juifs furent arrêtés et déportés au cours de cette opération. Installés à Eyguières depuis cette date, la famille Cohen fut d’abord inquiêtée en avril 1944 et le père de Lucien arrêté pour fabrication de faux papiers. Quelques semaines plus tard, des miliciens revinrent à leur domicile, pour arrêter le reste de la famille. Henriette leur ouvrit la porte. Lucien, qui se trouvait à l’autre bout de l’appartement situé au rez-de-chaussée, comprit immédiatement le danger. Il saisit ses deux filles, sauta par la fenêtre qui se trouvait côté rue et s’enfuit à travers champ. Il courut jusqu’à la ferme des Vincent. Affolé et à bout de souffle, il leur expliqua la situation et leur demanda d’héberger ses deux fillettes. Eugène et Marie acceptèrent malgré les risques encourus parce qu’ils avaient eux-mêmes une fillette de 5 ans. Eugène Vincent lui indiqua la propriété isolée de ses parents où il pouvait se cacher. Une fois l’alerte passée, Lucien Cohen revint chercher ses filles dont Marie et Eugène Vincent avaient protégé la vie et pris soin avec dévouement. Pour eux: « couleur, race ou religion, ne sont pas des barrières pour aider son prochain ». Henriette Cohen fut déportée à Auschwitz avec sa belle-mère qui y périt. Elle survécut et depuis son retour de déportation, les deux familles Cohen et Vincent ont toujours entretenu des relations amicales.                

    Le 13 septembre 2000, Yad Vashem a décerné à Eugène F. et Marie Vincent le titre de Juste des Nations.

     

    Documents annexes

    Article de presse - La Provence du 19/06/2001Article de presse – La Provence du 19/06/2001
    1 janvier 2014 09:45:43
    Article de presse du 19/06/2001Article de presse du 19/06/2001
    1 janvier 2014 09:44:53

    Articles annexes

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