Dossier n°9073 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Renée Lucie (Mesureur) Berman

Année de nomination : 2000
Date de naissance : 05/12/1922
Date de décès : //
Profession : Sténo-dactylo

Marie-Germaine Mesureur

Année de nomination : 2000
Date de naissance : 23/09/1895
Date de décès : 21/07/1977
Profession : Sans profession
    Localisation Ville : Pantin (93500)
    Département : Seine-Saint-Denis
    Région : Ile-de-France

    Personnes sauvées

    Cérémonies

      Date de Cérémonie de reconnaissance: 20 Janvier 2002

      L'histoire

      La famille Berman vit à Batoum en Russie, quand le père, Haïm (Henry)est arrêté lors d’un pogrom, la mère Raya, se suicide car le manque est insupportable pour elle. Cependant Henry Berman est relâché. Il ne veut plus rester en Russie et part avec sa mère et ses 2 enfants Sarah 2 ans et le jeune Boris 6 mois à Constantinople en Turquie. Henry rencontre une jeune femme Flora Saranga déjà mère d’un petit garçon de l’âge de Boris. Ils se marient, ouvrent une teinturerie et cette famille recomposée vit bien pendant quelques années.

      Malheureusement l’antisémitisme frappe à nouveau et du jour au lendemain, la famille Berman soit 5 personnes s’expatrie pour la seconde fois. Ils embarquent à fond de cale d’un bateau pour Marseille. Puis ils décident de monter à Paris où Henry a de la famille.

      Sur leurs cartes d’identité a été collé un timbre avec la mention « Nansen » qui veut dire Réfugié politique. Henry et Flora ouvrent à nouveau une teinturerie rue des Pyrénées qui est aussi leur foyer. Ils y travaillent très dur pour louer ensuite un petit appartement plus confortable et plus spacieux, au 91 rue de Villiers de l’Isle-Adam dans le XXème arrondissement de Paris.  Le jeune Boris a alors 13 ans en 1940 et commence à travailler pour aider sa famille qui s’est encore agrandie. Sa sœur Sarah en fait de même, elle est ouvreuse dans un cinéma place Gambetta.

      Mais l’arrivée des Allemands les oblige à se rendre à la Préfecture de police où le tampon JUIF est apposé sur les cartes d’identité. En raison des loi anti juives, les Berman sont dans l’obligation de fermer leur magasin, Boris et Sarah ne peuvent plus travailler non plus.

      Le 28 septembre 1941, Renée Mesureur, âgée de 19 ans, se lie d’amitié avec Boris Berman, 20 ans, rencontré au cours d’une promenade. Boris et ses sœurs avaient pris le train à Bastille, « le train impérial » pour aller se promener sur les bords de Marne. Ils deviennent très amis avec Renée qui est mise au courant très vite de leur judéité.

      Le 17 juillet 1942, au cours de la rafle du Velodrome d’Hiver, les parents de Boris et ses 4 sœurs âgées de 21, 17, 16 et 6 ans sont arrêtés par la police française et déportés à Auschwitz, Boris n’était heureusement pas présent. Boris part avec de faux papiers se réfugier à Orthez puis à Nice. Renée se charge d’envoyer des colis et de correspondre avec les Berman. Marie-Germaine qui n’est pas toute jeune court d’un bureau à l’autre pour au moins sauver Micheline de l’internement, mais en vain. Tous sont déportés. Désemparé, le 10 octobre 1942, Boris revient à Pantin et demande de l’aide à son amie Renée. Avec sa mère Marie-Germaine, elles cachent Boris pendant deux ans dans leur modeste deux pièce à Pantin en Seine-Saint-Denis et vivent qu’avec le salaire de Renée qui est sténodactylo et avec seulement deux cartes d’alimentation. Le mari de Marie-Germaine n’habite plus à Pantin car il a été incarcéré pendant 4 mois après dénonciation de locataires de son immeuble le 22 février 1941 à la prison de la Santé puis à la prison de Fresne. A sa sortie il préfère pour ne pas mettre sa famille en danger, se cacher à Clichy-sous-Bois.

      Pendant toute cette période, Boris très affecté par la mort de toute sa famille, très déprimé. Il va vivre prostré sans jamais enfiler ses chaussures de peur d’alerter les voisins. Marie-Germaine et sa fille font preuve de courage et de sang-froid en cachant Boris mais aussi d’autres familles juives pourchassées car dans leur immeuble habitent des locataires qui travaillent pour la gestapo. A la Libération, Renée et Boris se marient.

      Le 11 octobre 2000, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Marie-Germaine Mesureur et sa fille Renée-Lucie le titre de Juste parmi les Nations.

      Les médias externes :







      Mis à jour il y a 1 jour.