Dossier n°9083 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Ernest Androuin

Année de nomination : 2000
Date de naissance : 22/07/1884
Date de décès : 28/08/1954
Profession : Fermier

Marie (Pottier) Androuin

Année de nomination : 2000
Date de naissance : 19/04/1894
Date de décès : 01/03/1985
Profession : Fermière
    Localisation Ville : Clefs (49150)
    Département : Maine-et-Loire
    Région : Pays-de-la-Loire

    L'histoire

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Marie et Ernest Androuin étaient agriculteurs au lieu-dit « La Voirie », à Clefs (Maine et Loire). Ce village se trouvait à proximité du camp de travail de Beauregard dit chantier forestier 1607. Abraham Chicheportiche et son fils Armand, Juifs étrangers, y travaillaient en qualité de bûcherons. En juin 1942, Abraham Chicheportiche fit venir de Paris son plus jeune fils, Yvon, âgé de 11 ans. Yvon séjourna dans le camp avec son père et son frère, pendant quelques mois. Mais au début de l’année 1943, Abraham décida de le mettre en pension. Il s’adressa au couple Ardrouin (dans des circonstances dont les détails nous sont inconnus) pour qu’ils prennent soin d’Yvon. Marie et Ernest acceptèrent avec chaleur. Le père d’Yvon assura les frais de subsistance de son fils jusqu’au 22 novembre 1943. À cette date, à l’aube, tous les Juifs du camp de Beauregard furent raflés et déportés à Auschwitz par le convoi no. 64, via Drancy. Abraham et Armand Chicheportiche en faisaient partie. Yvon qui séjournait chez les Androuin, fut dès lors entièrement pris en charge et protégé par les deux agriculteurs. Au péril de leur vie et sans aucune rémunération, les époux Androuin l’hébergèrent et le nourrirent jusqu’en décembre 1945, lorsque l’œuvre juive de l’O.S.E prit l’enfant en charge. De plus, lors de la rafle du 22 novembre 1943 au camp de Beauregard, Charles Spac, un autre détenu juif, réussit à s’enfuir. Malgré la panique de la population locale suite aux perquisitions des policiers à la recherche de fugitifs dans les fermes situées aux alentours du camp, Charles Spac trouva refuge dans la grange du couple Androuin. Ernest et Marie le cachèrent plusieurs jours, jusqu’à la levée du danger et ainsi le sauvèrent de la déportation. Jacques, le fils de Charles Spac, était alors hébergé chez des fermiers voisins, et tous deux ainsi qu’Yvon ont survécu.

    Le 11 octobre 2000, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah a décerné, à Marie et Ernest Androuin, le titre de Juste parmi les Nations.

    Le témoignage

    Yvon Chiportiche est né le 11 février 1932 à Bousaada en Algérie. En juin 1942, il se trouve avec son père Abraham et son frère Armand dans un chantier forestier à Beauregard à Clefs (Maine-et -Loire). Début 1943, son père Abraham le place en pension dans une ferme du village de Clefs chez Monsieur Androuin au lieu-dit La Voirie.
    Dans le camp de Beauregard à Clefs (Maine-et-Loire), de nombreux travailleurs juifs étaient employés comme bûcherons. Le 22 novembre 1943, les SS cernèrent le camp et arrêtèrent 64 juifs, sept autres qui n’étaient pas présents furent arrêtés ultérieurement. Tous, furent internés à Drancy et déportés à Auschwitz le 13 décembre 1943. Parmi ceux-ci, le père d’Yvon Chicheportiche qui ne revint jamais et son frère aîné, Armand, au nombre des 8 survivants.

    Documents annexes

    Article de presse – Le Courrier de l’ouest du 9-11-1998
    Article de presse -La nouvelle République du 9-11-1998
    Article de presse – Courrier de l’Ouest du 25-6-1998
    Article de presse



    Mis à jour il y a 3 mois.