Dossier n°9126A - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Antoinette Marthe (Lemasson) Nicolas

Année de nomination : 2000
Date de naissance : 28/02/1907
Date de décès : 14/10/1988
Profession : Cultivatrice
    Localisation Ville : Massiac (15500)
    Département : Cantal
    Région : Auvergne-Rhône-Alpes

    L'histoire

    Paul Dousselin dirigeait une usine de gaz industriels, à Strasbourg. Après l’annexion de l’Alsace à l’Allemagne en 1940, il la transféra à Massiac (Cantal). René Weil, l’un de ses employés, s’adressa à lui, après sa démobilisation, pour réintégrer son poste. Paul Dousselin non seulement le réengagea mais aussi le promut secrétaire général de la société, malgré la législation anti-juive de Vichy. Une fois installé à Massiac, René y fit venir toute sa famille proche: sa femme et sa fille, sa belle-sœur et son mari, ses parents et beaux-parents (9 personnes en tout). René signala les possibilités de Massiac à d’autres familles juives alsaciennes de sorte qu’une petite communauté s’y reconstitua. A la veille de la Pentecôte de 1944, la famille fut informée d’une rafle prévue pour le lendemain. Elle eut le temps de se disperser, mais René avait confié Mireille, sa fille de 8 ans, à des amis de Massiac. Le lendemain, tous les habitants de Massiac reçurent l’ordre de se rassembler sur la place du marché. Paul Dousselin, apercevant Mireille parmi les élèves de sa classe, la prit tout simplement par la main et l’emmena chez lui, pour lui éviter le contrôle d’identité. Le soir même, des gendarmes vinrent prévenir René et sa famille ainsi que sa belle-sœur et son mari, qu’ils avaient un mandat d’arrêt à leurs noms. Paul Dousselin, alerté, leur fit établir, en une nuit, des faux papiers d’identité. Il mit à la disposition des 5 pourchassés, une ferme isolée qu’il possédait à Bessac (Vienne) et les accompagna lui-même en voiture à la gare. Il donna des instructions au régisseur de son domaine pour leur procurer des cartes d’alimentation. Quelques jours plus tard, les parents et beaux-parents de René étaient à leur tour menacés d’arrestation. Antoinette Nicolas, une voisine qui avait sympathisé avec la famille parce son mari, prisonnier de guerre en Allemagne, se trouvait dans le même stalag que le beau-frère de René, les avertit de la présence des policiers. Elle leur offrit le gîte, dans sa modeste maison jusqu’à ce que Jean-Michel Dousselin, le fils, pût les emmener à Bessac, en voiture à cheval. Tous ont survécu grâce à l’abnégation de Paul Dousselin, son fils et Antoinette Nicolas.

    Le 29. 10. 2000, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah,  a décerné à Paul & Jean-Michel Dousselin ainsi qu’à Antoinette Nicolas, le titre de Juste parmi les Nations.

    Documents annexes

    Article de presse – La montagne du 12/07/2002



    Mis à jour il y a 3 mois.