Dossier n°9128A - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Jean-Baptiste Rozenkrantz

Année de nomination : 2000
Date de naissance : 15/05/1880
Date de décès : 22/04/1959
Profession : Employé à la manufacture Prêcheur à Senones
    Localisation Ville : Epinal (88000)
    Département : Vosges
    Région : Grand-Est

    Personnes sauvées

    L'histoire

    Marthe Petitgenet, célibataire âgée de 35 ans en 1943, résidait à Épinal (Vosges) et vivait chez ses parents, Ernest et Ermence Petitgenet, tisserands à la retraîte. Elle travaillait dans une quincaillerie, tenue par la famille Halbronn, d’origine juive. En juillet 1942, les Halbronn reccueillirent Anny Tilleman, une petite juive abandonnée de 3 ans. La famille Tilleman, Anny et son frère avaient été arrêtés à Neufchâteau et transférés à Épinal. Les enfants en bas âge dont Anny et son frère furent séparés de leurs parents, plus tard déportés et assassinés à Auschwitz. Marthe connaissait Anny depuis son séjour chez les Halbronn. Mais en septembre 1943, les Halbronn subirent le même sort que les Tilleman et furent à leur tour déportés vers l’Est. Le nom d’Anny ne figurait pas sur les listes de déportation, elle fut donc à nouveau abandonnée à son propre sort. Marthe décida alors de la recueillir chez elle où ses parents, malgré leur âge avancé, l’acueillirent chaleureusement. Anny fut élevée par « Tante Marthe » qui la considérait comme sa propre fille et ses parents firent œuvre de grands-parents. Anny reprit une vie normale entourée de l’amour de sa nouvelle famille et fréquenta l’école maternelle, tout en gardant son vrai nom, malgré les risques encourus. Au moment de la retraite allemande en 1944, Épinal subit un bombardement et la prison, attenante à la maison des Petitgenet, fut touchée. Ermence décida alors d’éloigner Anny de la ville et toutes deux allèrent s’installer à la campagne, chez Jean-Baptiste Rozenkrantz, son frère. Elles y vécurent jusqu’à la fin des opérations militaires et revinrent à Épinal pour y voir la Libération. Anny avait survécu la guerre grâce au cœur généreux et à la bravoure des Petitgenet. Après la guerre, l’oncle d’Anny voulut la prendre en charge mais, après un court séjour chez lui, elle réintégra le foyer des Petitgenet. Elle y resta jusqu’à son départ en Israël en 1954, à l’âge de 15 ans. Ce fut un grand déchirement pour toute la famille Petitgenet, malgré les contacts réguliers qui se maintinrent par la suite.

    Le 29 octobre 2000, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah a décerné, à Ernest et Ermence Petitgenet et leur fille Marthe, ainsi qu’à Jean-Baptiste Rozenkrantz, le titre de Juste parmi les Nations.  




    Mis à jour il y a 3 mois.