Dossier n°9129 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 2000

Gilbert Hugonnet

Année de nomination : 2000
Date de naissance : 25/08/1899
Date de décès : 07/02/1962
Profession : Ouvrier

Marie-Louise Hugonnet

Année de nomination : 2000
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Employée de maison
    Localisation Ville : Lyon (69002)
    Département : Rhône
    Région : Auvergne-Rhône-Alpes

    L'histoire

    Marie Louise et Gilbert Hugonnet en 1943
    Marie-Louise et Gilbert Hugonnet résidaient à Lyon (Rhône). Tous deux étaient issus d’un milieu très modeste et sans enfants. Gilbert travaillait comme chauffeur de chaudière et Marie-Louise était employée de maison chez le grand Rabbin Sèches qui habitait avec sa famille un logement de fonction, à la grande synagogue de la ville. Marie-Louise et le grand Rabbin s’estimaient réciproquement depuis de longues années. Le 13 juin 1944, la Milice fit une descente dans la synagogue. Une des employées de la communauté, Rosa Vogel, vit alors Marie-Louise prendre spontanément par la main le petit-fils du Rabbin, Henri Wallach, alors âgé de 4 ans, et l’évacuer du bâtiment, sous le nez des miliciens. Elle a agi avec sang froid et détermination, pour sauver l’enfant de l’arrestation. Le couple Hugonnet l’hébergea et en prit soin avec amour, jusqu’à ce que sa mère et sa grand-mère qui s’étaient cachées dans la synagogue vinrent le récupérer. Elles mirent Henri en pension chez les sœurs catholiques de « La Salette ». Elles-mêmes avaient trouvé un abri à Monchat où Marie-Louise rendait régulièrement visite à Henri qui s’adaptait mal aux conditions d’internat et dont les parents étaient cachés. Elle fut pour lui une source de réconfort et de soutien, après lui avoir sauvé la vie. Son action a été motivée par son affection pour Henri mais elle avait aussi des liens avec le maquis de l’Ain. Après la guerre, le couple Hugonnet adopta ses deux neveux orphelins dont le père résistant avait péri dans les camps et la mère, la sœur de Gilbert Hugonnet, était décédée prématurément, en 1945.    

    Le 29 octobre 2000, Yad Vashem a décerné à Marie-Louise et Gilbert Hugonnet le titre de Justes des Nations.

    Le témoignage

    En 1944, Henri Wallich à 5 ans : il se souvient d’une enfance heureuse, entouré de sa mère Adrienne et de sa grand-mère. Ils occupent l’appartement de fonction de son grand-père, le Grand Rabbin Sèches, décédé, dont le Consistoire a laissé la jouissance à Mme Sèches, sa grand-mère. Le 13 juin 1944, la milice envahit la cour de la synagogue. Elle arrête Maurice Eisner, gardien de la synagogue, et toute sa famille ainsi que toutes les personnes présentes au rez-de-chaussée.
    Marie Louise Huguonnet, la fidèle employée de maison des Sèches, bravant sa peur, quitte la synagogue avec le petit Henri. La chance leur sourit : les miliciens laissent passer sans les inquiéter cette dame accompagnée d’un petit blondinet aux yeux bleus.
    Elle se précipite chez elle, et avec son mari Gilbert, ils cachent Henri le temps de trouver un lieu sûr : ce sera
    l’internat des Soeurs de la Salette à Sainte-Foy-lès-Lyon, où Marie Louise et Gilbert Hugonnet viendront lui rendre visite régulièrement, faisant fi des risques encourus.
    Marie Louise prendra aussi le risque de retourner dans l’appartement du 13 quai Tilsitt afin de récupérer une partie des biens appartenant à la famille. Henri rejoindra ensuite sa mère et sa grand-mère qui s’étaient réfugiées à Montchat avant de retourner à la Libération à Chalon-sur-Saône où sa mère retrouvera son poste de professeur de lettres classiques.

     


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