Dossier n°9131 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 2000

Pierre Olivet

Année de nomination : 2000
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Chauffeur
    Localisation Ville : Versailles (78000)
    Département : Yvelines
    Région : Île-de-France

    L'histoire

    Prisonnier de guerre évadé, Pierre Olivet rejoignit les siens en 1940, à Versailles (Yvelines). Il comptait parmi ses voisins un garagiste juif, Pierre Feist et sa famille. Pierre Olivet avait par ailleurs des cousins agriculteurs qui exploitaient une propriété située à cheval sur la ligne de démarcation, dans l’Indre. En juillet 1942, à la veille de la grande rafle, un ami policier vint prévenir les Feist, du danger imminent. Ils passèrent la nuit chez des voisins et le lendemain, Pierre Olivet proposa de leur faire franchir la ligne de démarcation par la ferme de ses cousins. Ce fut fait. Pierre récidiva et fit passer le frère de Pierre Feist, Maurice et sa famille. Il avait ainsi fait évader 10 personnes juives et pris ces risques renouvelés par pure amitié et sans aucune rémunération. Les deux familles Feist poursuivirent leur périple jusqu’à Réalmont (Tarn) où ils louèrent une maison. Ils lièrent des liens de voisinage avec Jean et Georgette Paulin dont la fille Janine devint l’amie de Charlotte Feist, étant toutes deux âgées de 13 ans. Jean Paulin, fils d’un directeur d’école et élevé dans l’esprit des valeurs républicaines, était secrétaire de mairie et Georgette, employée de la commune. Après l’occupation allemande de la zone sud, Jean Paulin confectionna des faux papiers pour les dix Feist. Les hommes se firent embauchés comme mineurs de fond. Mais l’arrestations de Juifs des environs incitèrent les Feist à déménager à nouveau. Jean et Georgette trouvèrent pour eux une ferme isolée, à 7 km de là, et recueillirent Charlotte chez eux, pensant la faire passer pour leur propre fille en cas de danger. Durant l’été 1944, des unités de l’armée allemande en retraite stationnèrent dans la région. Le couple Paulin hébergea alors chez eux les 5 membres de la famille de Maurice Feist jusqu’à la dissipation du danger. Les Feist et les Paulin maintinrent, après la guerre, de solides liens d’amitié. 

    Le 29 octobre 2000, Yad Vashem a décerné à Pierre Olivet et à Jean et Georgette Paulin le titre de Juste parmi les Nations.

     

    Le témoignage

    Madame Charlotte Carrier, née FEIST, est issue de familles alsaciennes et lorraines implantées en France depuis le 18ème siècle. Leurs origines en ont fait de farouches patriotes, aussi viscéralement juifs que français et qui se sont fait un point d’honneur à servir la France dans chaque conflit.

    En 1940, Monsieur Feist est blessé et démobilisé. Garagiste à Versailles depuis 1932, il n’a plus le droit de gérer son entreprise et devient magasinier à Paris. En juillet 1942, la famille Feist est prévenue par un policier d’une rafle imminente. Cachés par des voisins avant de tenter de gagner la zone libre, ils sont aidés par les familles, Camus, Ferrier et Laplanche qui font part à leur égard d’une grande solidarité.

    C’est ici qu’intervient Pierre Oliver, qu’ils appelaient Pierrot et qui était également leur proche voisin. Ayant des cousins cultivateurs dans la Vienne, dont la propriété était située à cheval sur les deux zones , il décide de les accompagner. Après un long et difficile périple, ils arrivent à la ferme des cousins. Ceux-ci en gardant leurs bêtes, guettaient le passage des patrouilles allemandes et de leurs chiens. Pierre leur fit traverser le chemin au bon moment et au bon endroit, accomplissant son acte héroïque sans vouloir accepter aucune compensation .

    Resté quelques jours chez ses cousins, il fit encore franchir la ligne de démarcation à 8 oncles, tantes et cousins des Feist, sauvant ainsi toute une famille .

    Documents annexes

    Article de presse - Le Journal de Paris du 28/10/2004Article de presse – Le Journal de Paris du 28/10/2004
    1 juillet 2014 15:45:43
    Invitation cérémonie OlivetInvitation cérémonie Olivet
    1 juillet 2014 15:44:57
    Article de presse - La croix du midiArticle de presse – La croix du midi
    20 avril 2014 09:42:51
    Article de presse - La dépêche du midiArticle de presse – La dépêche du midi
    20 avril 2014 09:42:18

    Articles annexes

    Aucun autre article