Dossier n°9167 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Marcel Courtot

Année de nomination : 2001
Date de naissance : 03/08/1890
Date de décès : 16/01/1953
Profession : Comptable
    Localisation Ville : Nancy (54000)
    Département : Meurthe-et-Moselle
    Région : Grand-Est

    L'histoire

    Marcel Courtot était comptable de la société de chaudronnerie « Nordon Frères », située à Nancy (Meurthe et Moselle) et jouissait de l’entière confiance de son patron Gustave Nordon, d’origine juive. Quand en 1941, la société fut «aryanisée», Nordon put continuer à gérer son entreprise, grâce à la complicité du personnel et de Marcel Courtot en particulier. En juillet 1942, Nordon fut nommé à la charge de délégué régional de l’UGIF. Marcel Courtot le seconda dans toutes ses fonctions qui comprenaient entre autres la gestion de l’asile de vieillards de Nancy, devenu un centre de refuge pour éviter les déportations, et le soutien aux internés du camp d’internement d’Ecrouves, à proximité de la ville. En mars 1944, Gustave Nordon et sa femme furent arrêtés et déportés à Auschwitz. Prévenu du danger imminent, Marcel Courtot avait proposé de les cacher mais Nordon refusa d’abandonner son poste. Après leur déportation, Marcel Courtot exerça de sa propre initiative seul les fonctions de délégué régional de l’UGIF, malgré les risques encourus, du fait du contrôle allemand sur ses activités. Il continua à rendre visite aux internés d’Ecrouves et à répondre à leurs besoins, leur ramenant des colis et plaçant les malades dans des hôpitaux ou infirmeries. À chacun de ses voyages, il remettait et reprenait le courrier des internés, contournant la censure, avec la complicité du directeur du camp. Ces lettres pouvaient parfois sauver une vie. Son dévouement était tel qu’un interné d’Ecrouves le prit pour le rabbin de Nancy. Après la libération du camp, il continua à s’occuper seul du sort des 170 rescapés juifs qui s’y trouvaient encore, pour la plupart des malades ou des personnes âgées sans famille, alors que ses fonctions avaient déjà prit fin. S’étant acquitté de cette dernière tâche, il reprit son poste de comptable à « Nordon Frères ».

    Le 12 juillet 2001, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Marcel Courtot le titre de Juste parmi les Nations.

    Documents annexes

    Article de presse du 21/09/2002Article de presse du 21/09/2002