Dossier n°9170 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Evangelina (Ellis) Pean-Pages

Année de nomination : 2001
Date de naissance : 07/03/1877
Date de décès : 21/12/1951
Profession : Directrice d’un foyer de jeunes filles
    Localisation Ville : ()
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    L'histoire

    Evangelina Pean-Pages, 66 ans, était directrice du foyer de jeunes filles « Brise des Neiges », dépendant des Unions Chrétiennes de Jeunes Filles, à la Tronche, (Isère). Elle le dirigea de 1942 à 1946 et y cacha, dès l’occupation allemande de la zone italienne, plus de 90 Juifs persécutés ainsi que d’autres fugitifs. Affiliée à l’Eglise Réformée, elle était animée d’une foi inébranlable qui lui donnait le courage d’assumer les risques qu’elle prenait. A plusieurs reprises, des notables, dont le maire de Grenoble, la mirent en garde et à cinq reprises les gendarmes vinrent fouiller le foyer et consulter ses registres. Elle sut les éconduire soit en faisant la sourde oreille, soit en se lançant dans de longs discours pétainistes ou autres stratagèmes. Parfois des gendarmes bienveillants la prévenaient de perquisitions imminentes, ce qui lui permettait de prendre les précautions nécessaires. Elle a caché, entre autres, Colette Ach, 19 ans, une jeune juive strasbourgeoise, réfugiée avec sa famille à Thonon (Haute-Savoie). Compromise dans l’organisation de passages clandestins en Suisse dès la fin de l’occupation italienne, elle dut fuir la ville quand son nom fut révélé aux autorités. Une assistante sociale de l’OSE lui donna l’adresse d’Evangelina où elle trouva refuge. Son jeune frère Georges, 12 ans, vint l’y rejoindre. Evangelina fit aussi admettre leur grand frère Léopold, 17 ans, au lycée Champollion de Grenoble jusqu’à sa fermeture, par suite des dégâts causés à l’établissement par une explosion. Colette et ses frères partirent alors retrouver leurs parents cachés dans un petit village de Saône-et-Loire. Tous les mercredis soirs, Evangelina réunissait ses pensionnaires pour chanter des cantiques mais n’a jamais tenté de faire du prosélytisme. Les arrestations et les rafles se multipliaient dans son entourage alors que ses protégés en étaient épargnés. Elle attribuait ce fait à la protection divine, disant « L’ange de l’Eternel campe autour de ceux qui le craignent » (Psaumes 34-8).

    Le 15 janvier 2001, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Evangelina Pean-Pages le titre de Juste parmi les Nations.

    Article de presse - La troncheArticle de presse – La tronche
    Invitation cérémonie Péan-PagesInvitation cérémonie Péan-Pages