Les Justes
Année de nomination : 2001Marie-France (Manson) Reyne
Année de nomination : 2001Date de naissance : 19/07/1889
Date de décès : 11/04/1981
Profession : Couturière
Département : Isère
Région : Auvergne-Rhône-Alpes
Personnes sauvées
Cérémonies
L'histoire
Marie-France REYNE
Marie Reyne avait perdu son mari en 1943. De religion protestante, elle habitait La Sône (Isère) et était sans enfants. Par l’intermédiaire du pasteur Charles Westphal*, elle accepta d’héberger et de cacher plusieurs jeunes filles juives sous la responsabilité de l’OSE. Le 17 juillet 1943, une assistante sociale de Grenoble convoya chez Marie une petite juive de 9 ans, Suzanne Czermak, qui avait été maltraitée par une famille d’accueil précédente et dont la santé s’était gravement détériorée. Quand elle la recueillit, Suzanne avait les cheveux rasés, la tête couverte d’eczéma, ses dents n’avaient pas encore repoussé et sa croissance avait été entravée. Elle était très affectée par le sort tragique de ses parents, réfugiés de Belgique : son père, parti visiter sa famille en Pologne en 1939, avait disparu depuis ; sa mère, gravement malade et hospitalisée, était morte en mai 1943. Elle en avait été séparée en 1942 et fut ballotée d’un lieu à l’autre. Toutefois, avec une grande tendresse et quelques mois de soins intensifs, Marie réussit à la reconforter et à rétablir sa santé, conseillée par un médecin de la Résistance, le Dr. Carrier, abattu plus tard par la Gestapo. L’enfant reprit une scolarité régulière, après avoir été munie de faux papiers fournis par la municipalité au nom de Suzette Reyne. Marie offrit le gîte à d’autres jeunes juives. Annie Hirschfeld l’appelait « Maman Reyne », et est restée en rapports avec elle jusqu’à ce jour. Marie s’attacha plus particulièrement à Suzanne et devint peu à peu sa mère adoptive. L’adoption officielle fut légalisée après la guerre. Ces liens profonds furent en plus scellés par l’alliance entre Suzanne et le neveu de Marie qui se marièrent en janvier 1953. Elles avaient tout fait l’une et l’autre pour empêcher que la famille de Suzanne ne leur imposât, après la guerre, une nouvelle séparation.
Le 18 janvier 2001, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Marie Reyne le titre de Juste parmi les Nations.
Documents annexes
Invitation cérémonie 31 mai 2018 10:32:30 | |
TEMOIGNAGE de Suzanna REYNE 8 septembre 2014 09:02:50 | |
Article de presse – Le Mémorial de l'Isère du 02/02/2007 8 septembre 2014 09:02:16 |
Articles annexes
Aucun autre article