Dossier n°9202A - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Denise (Bureau) Sicot

Année de nomination : 2001
Date de naissance : 10/03/1922
Date de décès : //
Profession : Institutrice
    Localisation Ville : Paris (75020)
    Département : Paris
    Région : Ile-de-France

    Lieu de mémoire

    L'histoire

    Jean Bureau, 30 ans, exerçait le métier de représentant de commerce et sa sœur Denise, épouse Sicot, 20 ans, celui d’institutrice, à Paris. Leur père était agent d’assurances et avait eu parmi ses clients parisiens Becalel Wrona, un fabricant de chaussures. En 1941, le couple Wrona et Claude, leur fils de 8 ans, une famille d’émigrés juifs, s’étaient réfugiés à Avallon (Yonne) où ils séjournèrent jusqu’en juillet 1942. A cette date, la situation en zone occupée devenant dangereuse, Becalel décida de rentrer à Paris avec sa femme pour prendre conseil auprès de son ancien assureur, laissant Claude à Avallon chez des amis. M. Bureau père leur conseilla de passer en zone sud et chargea ses enfants, Jean et Denise, de s’occuper des démarches pour leur passage clandestin. Denise partit rechercher le petit Claude, à Avallon. Elle le ramena à Paris chez Jean Bureau et sa femme Cécile qui hébergèrent les Wrona le temps d’organiser leur départ. En août 1942, Jean Bureau les accompagna lui-même jusqu’au Creusot (Saône et Loire) où ils attendirent le moment favorable pour passer la ligne de démarcation. L’opération réussie, la famille Wrona se rendit à Monsac (Dordogne) où les Bureau les avaient adressés à des cousins qui les aidèrent à trouver une maison. Avec l’aide du maire de Monsac, les Wrona changèrent de nom. Becalel devint Bernard Vergnol et s’engagea dans les FFI. Sa femme et son fils prirent le nom d’Abadie et se réfugièrent ensuite à Bourniquel, près de Monsac. Tous ont survécu jusqu’à la Libération. Les Wrona et les Bureau pour lesquels ils éprouvent une profonde reconnaissance, entretiennent des liens d’amité jusqu’à ce jour.

    Le 18 janvier 2001, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah a décerné, à Jean et Cécile Bureau et à Denise Sicot-Bureau, le titre de Juste parmi les Nations.

    Le témoignage

    Becalel Wrona est né à Varsovie en 1904. Il émigre en France à l’âge de 19 ans. Son épouse, Henriette, est d’origine roumaine, née en 1907 et arrivée en France à l’âge de 3 ans. Ils se marient en 31. Becalel est fabricant de chaussures. Ils ont un fils, Claude, né en 34. Il connaissait M. Jean Bureau.

    En juillet 42, ce dernier charge ses enfants de s’occuper de la famille Wrona. Sa fille, Denise, âgée de 20 ans, est envoyée à Avallon (Yonne) pour ramener à Paris le petit Claude, âgé de 8 ans. Son fils, Jean, âgé de 30 ans, les héberge quelques jours dans son appartement de Paris. Puis, début août 42, il les conduit à la ligne de démarcation dans la région du Creusot où il les a recommandés à un passeur.

     




    Mis à jour il y a 3 mois.