Dossier n°9234 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 2001

Georges Roy

Année de nomination : 2001
Date de naissance : 29/03/1907
Date de décès : 07/11/1991
Profession : Cultivateur, licence de cafetier

Marcelle (Moussard) Roy

Année de nomination : 2001
Date de naissance : 10/01/1905
Date de décès : 09/08/1982
Profession : Cultivatrice, licence de cafetier
    Localisation Ville : Granzay (79360)
    Département : Deux-Sèvres
    Région : Nouvelle-Aquitaine

    L'histoire

    Marcelle et Georges Roy étaient agriculteurs à Granzay-Gript (Deux-Sèvres) et avaient aussi une licence de cafetiers. Au marché de Niort, ils avaient sympathisé avec un couple de commerçants juifs, les Minc, qui y tenaient régulièrement un stand de bijoux et de colifichets. En mai 1942, la famille Minc et leur fille Denise, 18 ans, recueillirent chez eux leur nièce, Simone Miliband, 9 ans, que sa mère leur avait envoyée pour se remettre d’une scarlatine. Son père, interné à Beaune-la-Rolande depuis mai 1941, fut déporté par le convoi no. 5 à Auschwitz où il périt. Sa mère, à son tour arrêtée à Paris en juillet 1942, subit le même sort ainsi que le couple Minc de Niort quelques mois plus tard. Denise et Simone furent miraculeusement épargnées mais se retrouvèrent seules. Jean Géant, le fiancé de Denise, affilié à la Résistance, les cacha quelque temps chez ses parents. Il munit Denise de faux papiers d’identité et elle partit se cacher à Paris. Les Roy, quant à eux, proposèrent d’accueillir Simone chez eux. Présentée comme une petite parisienne réfugiée à la campagne à cause des bombardements, elle reprit une vie «normale» jusqu’au 2 février 1944, date de la dernière rafle des Juifs de Niort. Ce jour-là, des gendarmes se présentèrent chez les Roy pour arrêter l’enfant. Georges déclara qu’elle n’était pas là et proposa de partir à sa place. Mais Simone qui avait suivi la conversation de sa cachette du premier étage, descendit pour se rendre aux gendarmes et les accompagner au point de rassemblement des détenus juifs. Jean Géant intervint alors à nouveau et, prétendant que Simone était atteinte d’une diphtérie contagieuse, fit appel à un médecin résistant, le Dr. Dupont, qui la fit admettre à l’hôpital de Niort, au pavillon des enfants atteints de maladies contagieuses. Hospitalisée sous surveillance sporadique des gendarmes, elle y resta jusqu’à la Libération. Elle réintégra le foyer de Marcelle et Georges jusqu’à ce qu’un parent proche vint la ramener à Paris. La séparation fut vécue comme un grand déchirement.     

    Le 5 février 2001, Yad Vashem a décerné à Marcelle et Georges Roy le titre de Juste parmi les Nations.

    Documents annexes

    Article de presseArticle de presse
    18 mars 2014 08:53:59

    Articles annexes

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