Dossier n°9236 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Edouard Vain

Année de nomination : 2001
Date de naissance : 21/03/1985
Date de décès : 21/12/1969
Profession : Marchand ambulant

Joséphine Vain Mouquet

Année de nomination : 2001
Date de naissance : 16/03/1986
Date de décès : 29/10/1972
Profession : Marchand ambulant
    Localisation Ville : Sotteville-lès-Rouen (76300)
    Département : Seine-Maritime
    Région : Normandie

    L'histoire

    Joséphine et Edouard Vain, 77 ans, vivaient à Sotteville-lès-Rouen (Seine-Maritime) et étaient marchands ambulants. En 1932, ils avaient loué le second étage de leur maison à une famille juive, les Mizrahi, dont le père était aussi marchand ambulant en bonneterie et lingerie. Leurs deux fils Isaac, 8 ans, et José, 7 ans, étaient nés dans cette maison et entretenaient de bonnes relations avec leurs propriétaires. Lucie Vain, leur fille unique née en 1918 déjà mariée, ne vivait plus chez ses parents. Quand elle leur rendait visite, son fils jouait avec les enfants Mizrahi. En août 1941, M. Mizrahi partit à Paris acheter de la marchandise et fut arrêté à la gare Saint-Lazare. Plus tard il fut déporté et mit à mort dans les camps. En janvier 1943, les Juifs de la région de Rouen furent la cible d’une grande rafle. Dans la nuit du 15, des gendarmes se présentèrent chez les Vain pour arrêter Mme Mizrahi. Ils eurent juste le temps de se précipiter au deuxième étage pour avertir leur locataire et emmener dans leurs bras les deux garçons endormis qu’ils cachèrent dans leur lit. La maman fut appréhendée. Son dernier signe de vie fut une lettre qu’elle envoya à ses fils de Drancy avant sa déportation à Auschwitz où elle périt. Malgré leur âge, Joséphine et Edouard élevèrent dès lors les deux garçons comme leurs propres enfants, et à titre gracieux. Ils continuèrent à fréquenter l’école et le directeur, mis au courant du drame, leur assura sa protection. Après la guerre, les parents ayant disparu, les Vain gardèrent les garçons jusqu’à leur majorité. Non seulement ils leur avaient sauvé la vie mais veillèrent à sauvegarder leur religion et firent célébrer leur Bar-Mitzva.

    Le 5 février 2001, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah a décerné à Joséphine et Edouard Vain le titre de Juste parmi les Nations.




    Mis à jour il y a 7 mois.