Dossier n°9296 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 2001

Marie Uthurriage

Année de nomination : 2001
Date de naissance : 25/07/1913
Date de décès : //
Profession : Sœur Saint Jean, directrice de la maison d’enfants « giatxou »
    Localisation Ville : Jatxou (64480)
    Département : Pyrénées-Atlantiques
    Région : Nouvelle-Aquitaine

    L'histoire

    Marie Uthurriague (Sœur Saint-Jean) dirigeait l’orphelinat catholique Notre-Dame à Jatxou (Pyrénées-Atlantiques). En janvier 1944, Sœur Saint-Jean accueillit dans son établissement deux garçonnets juifs, René et Lucien Lévy, 10 et 9 ans, confiés par le Secours National. Seule à connaître leur vrai nom qui n’apparaît pas sur les registres de l’établissement, elle les prit sous sa protection et sut leur insuffler confiance et réconfort. Jusqu’à leur admission à Notre-Dame, les deux garçons avaient vécu des expériences douloureuses. Réfugiés avec leurs parents de Bayonne à Urt au pays basque, ils y furent dénoncés et arrêtés. Internés au camp de Mérignac du 18 septembre au 29 décembre 1943, ils furent ensuite déportés à Drancy où ils séjournérent jusqu’au 12 janvier 1944. Leur mère étant très malade, le médecin du camp, Dr. Bernard Dreyfus, réussit à obtenir sa libération et celle de ses deux garçons, ayant produit « une preuve » qu’elle n’était pas juive. Ils repartirent à Bayonne et à la recherche d’un abri sûr, la mère décida de se séparer de ses enfants, placés dans l’institution catholique de Jatxou. Les deux garçons restèrent à Notre-Dame sous la protection de Sœur Saint-Jean jusqu’en mai 1944. Ils fréquentaient l’école du village et servaient la messe comme enfants de chœur. Pour plus de sécurité en raison de la présence d’une garnison allemande dans le village, les deux garçons furent ensuite transférés à Pau dans une autre institution religieuse, le Joyeux Béarn, où ils furent admis à condition d’être bâptisés. Ils y restèrent jusqu’en décembre 1944. Leur père ayant survécu à la déportation, ils rejoignirent leur famille après la fin de la guerre. Le souvenir de Sœur Saint-Jean est resté dans leur mémoire de ces années sombres une source de réconfort et de courage.       

    Le 4 avril 2001, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah a décerné à Marie Uthurriague (Sœur Saint-Jean) le titre de Juste parmi les Nations.

     

    Documents annexes

    Article de presse du 13/12/2001Article de presse du 13/12/2001
    19 janvier 2014 09:22:38

    Articles annexes

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