Dossier n°9344 - Juste(s)

Consulter le dossier de Jérusalem (en anglais)


Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 2001

Charles Gasser

Année de nomination : 2001
Date de naissance : 10/11/1872
Date de décès : 23/01/1966
Profession : Agriculteur

Jean Gasser

Année de nomination : 2001
Date de naissance : 13/03/1902
Date de décès : 09/12/1984
Profession : Paysan

Maria (Baysse) Gasser

Année de nomination : 2001
Date de naissance : 09/11/1902
Date de décès : //
Profession : Métayer
    Localisation Ville : Mouzieys Teulet (81430)
    Département : Tarn
    Région : Occitanie

    L'histoire

    Jean et Maria Gasser travaillaient comme métayers dans une ferme appelée La Bélaudié à Mouzieys-Teulet dans le Tarn. Ils vivaient avec leur fils unique et Charles, le père de Jean, qui était à la retraite mais gérait le travail sur le terrain. Originaires d’Alsace, Charles avait commencé à exploiter la ferme après avoir terminé ses études agricoles. Contrairement à ses voisins, il était opposé à Pétain et son nouveau régime. En 1942, il avait remarqué qu’un de ses employés qui était arrivé pour la moisson ne buvait pas avec ses camarades. A la fin de la journée, Charles l’accompagna et après une petite conversation il découvrit la situation de cet homme.

    Alfred Kahn était un réfugié juif allemand. Il avait loué une maison à quelques kilomètres de la ferme des Gasser. Il vivait avec sa femme Rosa et sa fille Béatrice âgée de six ans et il travaillait comme ouvrier agricole pour gagner de l’argent pour nourrir sa famille. Charles Gasser dit immédiatement à Alfred Kahn qu’en cas de danger, il pouvait compter sur lui. Les deux familles devinrent amies et en octobre 1942, les Gasser accueillirent Béatrice chez eux pour assurer sa sécurité. Ils la firent inscrire à l’école sous un faux nom avec l’aide du secrétaire de mairie.

    A l’automne 1943, alors qu’Alfred faisait les vendanges, un gendarme se présenta à la ferme et demanda à voir les Kahn. Les Gasser lui répondirent qu’ils ne connaissaient personne de ce nom. “C’est une honte” répondit le gendarme. “Je voulais les informer que nous devons venir demain pour les emmener.” Le fils Gasser se précipita pour prévenir Alfred, et immédiatement, Jean conduisit Alfred et Rosa Kahn dans la maison d’un ami en qui ils avaient confiance, à Albi. Les Kahn y restèrent pendant trois mois mais demandèrent à revenir à la ferme de La Bélaudié, où ils furent hébergés malgré le danger. Jean les cacha dans un grenier où ils vécurent sans s’aventurer à l’extérieur jusqu’au mois de mai 1944. Ils réparaient des sacs de grains pour occuper le temps. Les Gasser aidèrent également à cacher le neveu de Rosa jusqu’à ce qu’il trouve un réseau et put rejoindre la Résistance. C’est grâce au dévouement  des Gasser que la famille Kahn put être sauvée.

    Le 7 mai 2001, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné le titre de Justes parmi les Nations à Monsieur Richard Gasser, à Monsieur Jean Gasser et à son épouse Madame Maria Gasser.

    Documents annexes

    Article de presse - Ouest France du 03/01/1980Article de presse – Ouest France du 03/01/1980
    22 mai 2015 08:59:18

    Articles annexes

    Aucun autre article