Dossier n°9348 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Alphonse Soubeste

Année de nomination : 2001
Date de naissance : 01/09/1889
Date de décès : 10/10/1958
Profession : Agriculteur

Jean-Paul Soubeste

Année de nomination : 2001
Date de naissance : 25/06/1921
Date de décès : 17/09/2010
Profession : Commerçant

Marie Soubeste Bedoura

Année de nomination : 2001
Date de naissance : 24/12/1889
Date de décès : 21/04/1975
Profession : Sans profession
    Localisation Ville : Beyries (40700)
    Département : Landes
    Région : Nouvelle-Aquitaine

    L'histoire

    Alphonse Soubeste, ancien combattant de 1914-1918, décoré de la Croix de Guerre et de la Médaille Militaire, exploitait une ferme à Beyries (Landes). Il y vivait avec sa femme Marie, son fils unique Jean-Paul, 22 ans, et une des sœurs de Marie, Lucie Bédoura. En 1943, un passeur avait orienté Mme Cohen et sa fillette âgée de quelques mois vers leur ferme. Ils les avaient immédiatement hébergées. Selon Jean-Paul : « Une jeune femme dans une situation terrible demandait refuge, nous le lui avons offert, c’est tout ». Mme Cohen avait fui son domicile parisien à l’automne 1942, suite à l’arrestation de son mari, Juif salonicien, et sa déportation dans l’Est. Enceinte avec une fillette de 2 ans ½ à sa charge, Denise, elle trouva refuge chez des amis jusqu’à l’accouchement, en février 1943. Recherchée par la police, elle dut quitter Paris précipitamment après la naissance de sa seconde fille, Claudine. Elle erra sur les routes de l’exode avec ses deux fillettes mais, traquée et épuisée, dut se séparer de Denise qu’elle confia à des personnes sûres dans la région de Brive. Après son accueil chez les Soubeste, ces derniers décidèrent qu’il fallait ramener Denise chez eux. Alphonse et Jean-Paul se mirent en route et firent en train les 300 km jusqu’à l’endroit indiqué, un moulin près d’Albussac (Corrèze). Au retour, un brave chef de gare les fit passer entre deux patrouilles allemandes et ils rentrèrent au domicile familial à Beyries, sains et saufs, avec Denise. Le maire de la commune leur fournit des tickets de ravitaillement pour nourrir leurs protégés. Les Cohen vécurent chez les Soubeste jusqu’à la Libération et trouvèrent en eux une nouvelle famille avec laquelle elles gardèrent des liens solides. M. Cohen eut la chance de revenir de déportation et retrouva ses proches qui avaient survécu grâce au courage et à la générosité des Soubeste.

    Le 7 mai 2001, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Marie et Alphonse Soubeste et leur fils Jean-Paul le titre de Juste parmi les Nations.

    Le témoignage

    Jean-Paul Soubeste était représentant en pièces détachées de radio et télévision et vivait avec ses parents à Beyries (Landes).

    Henriette Cohen est arrivée avec sa fille Claudine, âgée de 4 mois chez les Soubeste. Elle était inquiète car sa fille aînée de 3 ans et demi, Denise, était cachée chez ses parents en Corrèze, dans une région qui venait de passer en zone occupée. Elle demanda à Jean-Paul et son père Alphonse d’aller chercher sa fille en Corrèze et de la ramener.

    Les deux hommes partirent la chercher près de Brives et la ramenèrent dans la ferme familiale. Jean-Paul leur procura de faux papiers et de fausses cartes d’alimentation. La famille les hébergea de février 1943 à 1945 jusqu’à l’arrivée de leur père. Elles y furent extrêmement choyées. Quand les allemands sont venus au village, Jean-Paul les cacha dans les champs de maïs.

    Les Soubeste étaient au courant des risques qu’ils prenaient, mais ils étaient horrifiés par le sort qui était fait aux juifs pendant la guerre et considéraient qu’il était de leur devoir de patriote de les sauver.

    M. Jean-Paul Soubeste garde toujours des relations très amicales avec les filles Cohen.

    Article de presse - Courrier Français des Landes du 28/12/2000Article de presse – Courrier Français des Landes du 28/12/2000

     

    Les médias externes :