Dossier n°9349 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Auguste Landeau

Année de nomination : 2001
Date de naissance : 03/02/1899
Date de décès : 14/12/1970
Profession : Ouvrier agricole

Marie (Rose) Landeau

Année de nomination : 2001
Date de naissance : 10/08/1903
Date de décès : 04/10/1989
Profession : Ouvrière agricole
    Localisation Ville : Saint-Ouen-en-Belin (72220)
    Département : Sarthe
    Région : Pays-de-la-Loire

    L'histoire

    Auguste et Marie Landeau étaient agriculteurs au lieu-dit La Fredonnière, à Saint-Ouen-en-Belin (Sarthe). Le couple avait deux enfants, Colette, 17 ans, et Maurice, 10 ans. Pendant la guerre, Auguste et Marie firent preuve d’un dévouement sans borne pour sauver la vie d’enfants juifs en péril. Ils servirent de « gare de triage » pour le placement d’enfants dont les parents avaient été déportés, que leur confiait le Père Théomir Devaux*, de l’Ordre Notre-Dame de Sion. Quatre-vingt enfants ont ainsi été répartis par les Landeau parmi les familles des villages de la région. Malgré les risques qu’impliquait cette activité, ils hébergèrent eux-mêmes quelques-uns de ces enfants juifs chez eux. Leur action serait tombée dans l’oubli sans la persévérance de l’un de leur protégés à retrouver leurs traces. Raymond Anisten (Aniksztejn), 10 ans, et son frère Bernard, 3 ans, arrêtés avec leurs parents à Paris le 16 juillet 1942, furent transférés au Vel d’Hiv. Dans l’atmosphère « dantesque » du vélodrome, leur mère leur dit, en yiddish : «Vous vous sauvez ou je me tue». Leur père suscita un incident à l’un des portails et dans la bousculade les deux gamins s’évadèrent. Récupérés par une dame inconnue portant une grande cape, ils furent pris en charge par le Père Devaux. Des religieuses les conduisirent dans la Sarthe auprès d’une famille où ils furent maltraîtés. Elles revinrent alors les rechercher pour les placer chez les Landeau devenus pour eux une seconde famille. Auguste devint leur « parrain » et Marie leur « tante ». Baptisés, les enfants allaient à la messe du dimanche et participaient avec tout le monde aux travaux de la ferme. Ils furent hébergés sans aucune rémunération par les Landeau jusqu’à la Libération qui les réunit à leurs parents. Ils éprouvent jusqu’à ce jour une grande reconnaissance à leur égard.

    Le 7 mai 2001, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Auguste et Marie Landeau le titre de Juste parmi les Nations.

    Documents annexes

    Article de presse Article de presse
    Invitation cérémonieInvitation cérémonie

    Articles annexes




    Mis à jour il y a 8 mois.