Les Justes
Année de nomination : 1975Henri Frauli
Année de nomination : 1975Date de naissance : 06/01/1891
Date de décés : 24/01/1981
Profession : Compositeur, critique musical
Département : Haute-Savoie
Région : Auvergne-Rhône-Alpes
Personnes sauvées
L'histoire
Henri Frauli, compositeur et critique musical, quitta l’Alsace avec des milliers d’autres Alsaciens Ă l’arrivĂ©e des Allemands. Il s’installa avec sa famille dans la ville de Cluses, dans les Alpes. LĂ , il fut nommĂ© ContrĂ´leur dĂ©partemental responsable des services d’assistance aux rĂ©fugiĂ©s en Haute-Savoie. L’attittude de Vichy vis-Ă -vis des Juifs le troublait, comme l’indignait la persĂ©cution des Juifs par les autoritĂ©s d’Occupation. Il s’en expliqua plus tard en ces termes : « Je ne pouvais rester insensible devant la misère de ces pauvres gens hantĂ©s par la perspective d’ĂŞtre arrĂŞtĂ©s sur ordre, soit de la Milice, soit de la Gestapo. » Avec le concours du père Paul Chevallier, curĂ© de Cluses, il vint donc au secours des Juifs en les aidant Ă franchir la montagne pour atteindre la Suisse, sous la houlette de guides qu’il connaissait et auxquels il faisait confiance. C’Ă©tait un travail difficile et dangereux. La milice française perquisitionnait rĂ©gulièrement les maisons et 150 agents de la Gestapo Ă©taient stationnĂ©s en permanence dans l’Ă©cole horlogère dont le fils de M. Frauli suivait les cours. Henri Frauli fit notamment passer en Suisse Vital Pollack. En Ă©tĂ© 1942, cet avocat juif de Marseille apprit qu’Ă la suite d’une dĂ©nonciation son nom figurait sur une liste de Juifs Ă arrĂŞter. Il prit la fuite avec sa mère et, sur la recommandation d’un ami de l’armĂ©e, vint chercher refuge dans la maison du compositeur Ă Cluses. Henri Frauli et sa femme accueillirent chaleureusement ces gens qu’ils ne connaissaient pas. Trois jours plus tard, Frauli accompagna un groupe de quatre Juifs, dont Vital Pollak, dans une Ă©glise des environs de Cluses. Des passeurs les prirent en charge et les conduisirent en Suisse. Henri Frauli ne demanda jamais de rĂ©munĂ©ration Ă ceux dont il sauvait la vie. La vieille madame Pollak, incapable d’affronter la montagne, n’avait pu s’enfuir avec son fils; elle sĂ©journa une dizaine de jours chez les Frauli qui la traitaient avec chaleur et compassion. Le compositeur tenta de la faire Ă son tour entrer en Suisse en passant par Gaillard, non loin d’Annemasse. En partant, la vieille dame laissa ses bijoux chez lui; il les garda soigneusement et les lui rendit après l’Occupation. ArrĂŞtĂ©e près de la frontière par un gendarme français, Madame Pollak fut condamnĂ©e Ă un mois de prison. Henri Frauli lui apporta des colis de nourriture et, Ă sa sortie de prison, l’aida Ă trouver refuge dans l’Isère, oĂą elle demeura cachĂ©e jusqu’Ă la LibĂ©ration. Les deux familles restèrent amies après la guerre.
Le 23 avril 1975, Yad Vashem-Institut International pour la Mémoire de la Shoah a décerné à Henri Frauli le titre de Juste parmi les Nations.
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