Dossier n°9409 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 2001

Paul Frédric

Année de nomination : 2001
Date de naissance : 26/06/1907
Date de décès : 15/06/1994
Profession : Directeur d’école

Yvonne Frédric Peguet

Année de nomination : 2001
Date de naissance : 17/12/1912
Date de décès : 11/11/2004
Profession : Secrétaire
    Localisation Ville : Saint-Alban-Les-Eaux (42370)
    Département : Loire
    Région : Auvergne-Rhône-Alpes

    L'histoire

    Paul Frédéric
     

    Yvonne Frédéric
    Paul Frédric était instituteur et directeur de l’école de Saint-Alban-les-Eaux (Loire). Yvonne, sa femme, travaillait comme sténo-dactylographe. L’école se trouvait dans le bâtiment de la mairie où ils occupaient avec leurs deux fils de 8 et 6 ans un appartement de fonction. Paul s’engagea très tôt dans la résistance et leur résidence fit l’objet d’au moins une perquisition allemande qui eut lieu, par chance, quand la famille était absente. Prévenus du danger par les gens du village, ils se cachèrent jusqu’à la fin de l’opération. Par la suite Paul prit l’habitude de dormir caché dans une cabane au milieu des vignes quand on l’avertissait d’un danger. Plusieurs familles juives étaient réfugiées dans ce petit bourg d’environ 300 habitants. Le couple Rubynsztein et leur fils Claude, 10 ans, qui avaient fui Paris puis Roanne, y étaient réfugiés. Le 26 avril 1944, la police organisa une rafle et tous les Juifs qu’elle put trouver furent arrêtés. Ce matin-là, une voisine vint en hâte prévenir la mère de Claude qui eut le réflexe de lui dire d’aller vite se cacher chez les Frédric qu’il connaissait grâce à l’école. Elle-même resta auprès de sa mère qui marchait avec difficulté et ne pouvait pas bouger. Elle fut arrêtée et déportée à Auschwitz dont elle eut la chance de revenir. Claude frappa chez les Frédric qui lui ouvrirent immédiatement leur porte et leurs cœur. Ils le cachèrent dans le lit où dormaient leurs deux fils. Son père vint le rechercher dans la soirée. De plus, les Frédric avaient aussi caché dans leur grenier une autre juive pourchassée, Mme Blum. Elle y resta plusieurs jours, le temps que Paul lui trouve un abri plus sûr dans une maison de retraite à Roanne. Les Frédric sauvèrent ainsi deux Juifs en danger, en prenant de grands risques. Ils étaient déjà suspectés par la police et les conséquences de leurs actes, si les fugitifs avaient été découverts, auraient pu être très graves pour eux et leurs enfants.              

    Le 18 juin 2001, l’institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Paul et Yvonne Frédric le titre de Juste parmi les Nations.

    Le témoignage

    En 1941, Claude a 7 ans. Avec ses parents, il est réfugié à Saint Alban les Eaux (Loire) où ils n’ont pas été très bien accueillis par les gens du cru.

    Claude va à l’école du bourg. Un matin, des tractions arrivent à l’école. Des hommes en sortent et entrent dans l’école. Puis, ressortent. Il est évident qu’ils étaient venus chercher le directeur, M. Paul FREDRIC, absent à ce moment là.

    Tout le village, y compris les parents de Claude, se mobilisent pour l’empêcher de revenir de sa promenade. A partir de là, les RUTIN font partie intégrante du village, qui s’ingénie à leur faciliter la vie.

    En avril 44, une voisine prévient que des troupes armées se trouvent à l’entrée du village et que les RUTIN doivent s’enfuir.

    Madame RUTIN confie la cassette contenant tout leur avoir à Claude en lui disant d’aller se réfugier chez M. FREDRIC.

    Ce dernier l’accueillit sans aucune réserve et l’a gardé toute la journée, lui évitant ainsi de connaître le même sort que sa mère, déportée à Birkenau, dont elle est fort heureusement revenue.

    En fait, M. FREDRIC était un membre actif de la résistance.

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