9429 » Dosssiers2023-12-13T16:01:12+01:00

Dossier n°9429 - Juste(s)

Consulter le dossier de Jérusalem (en anglais)


Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Roger Maraval

Année de nomination : 2001
Date de naissance : 22/03/1905
Date de décès : 27/03/1980
Profession : grossiste en vins et liqueurs

Marcelle (Medalle) Maraval

Année de nomination : 2001
Date de naissance : 17/05/1908
Date de décès : 10/03/2007
Profession : grossiste en vins et liqueurs
    Localisation Ville : Lacaune (81230)
    Département : Tarn
    Région : Occitanie

    L'histoire

    Roger Maraval était négociant en vin et résidait avec sa femme Marcelle et leur fils Paul, 10 ans, à Lacaune (Tarn). En 1942, environ 700 Juifs étrangers s’y trouvèrent assignés à résidence surveillée par les autorités françaises. Parmi eux, la famille Katz, originaire de Lithuanie mais réfugiée de Belgique, loua un petit appartement appartenant aux Maraval. Michel Katz, leur fils de 19 ans, qui poursuivait ses études à Toulouse, vint rejoindre sa famille pour les vacances de l’été 1942. En août de cette année, les Katz furent avertis d’une rafle imminente des Juifs étrangers. Roger Maraval trouva une famille de fermiers des environs prête à cacher chez elle la sœur de Michel et son mari. Il réussit aussi à trouver une ferme isolée dans la montagne pour l’ami de Michel, Grégoire Kowarski. Quant à Michel lui-même, les Maraval proposèrent spontanément de le cacher chez eux dans une chambre qui donnait sur le grenier et, adossée à la montagne, permettait de s’enfuir dans les bois, si nécessaire. Roger construisit ensuite un réduit entre le plafond et l’étage du dessous, pour plus de sécurité. Une fois l’alerte passée, Michel descendait à la cave à vin et aidait Roger à filtrer le jeune vin, soigner les barriques, faire la mise en bouteilles et préparer les liqueurs. Michel prenait ses repas avec la famille Maraval. Conscient du danger qu’il encourait parce qu’il écoutait Radio-Londres, Roger rassurait Michel, en lui disant: « …si on te trouve chez moi, ne t’en fais pas, je t’accompagnerai en Pologne ». Après le débarquement allié, Michel put rejoindre les maquis de Vabre (Tarn) et participa à la libération de la ville de Castres. Il dut à Roger et Marcelle d’avoir la vie sauve et leur voua une grande reconnaissance.

    Le 16 juillet 2001, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah a décerné à Marcelle et Roger Maraval le titre de Juste parmi les Nations.

    Le témoignage

    Monsieur Michel KATZ, né à Wilno le 10 juillet 1921, après diverses péripéties, se réfugie avec sa famille à Toulouse en mai 1940, à la suite de l’invasion de la Belgique par les troupes allemandes.

    En septembre 1940, ses parents sont envoyés en résidence assignée à Luchon (Pyrénées), lui même, de nationalité lituanienne assimilée à la nationalité soviétique, a la possibilité de rester à Toulouse pour y poursuivre des études.

    Au début de l’année 1942, ses parents sont transférés de Luchon à Lacaune (Tarn) en résidence surveillée.

    Fin juin 1942, Michel Katz rejoint ses parents à Lacaune, où il sympathise tout de suite avec Roger MARAVAL, propriétaire du petit appartement occupé par ses parents .

    En août 1942, averti par Monsieur Katz qu’il y aurait une rafle et que les juifs étrangers seraient arrêtés, Monsieur Maraval propose de faire cacher le jour même chez un paysan, nommé Casimir Séverac, Monsieur Grégoire Kowarski, ami de la famille Katz . Monsieur Kowarski y trouvera refuge jusqu’à la fin de la guerre.

    De même, Monsieur Maraval, grâce à ses nombreuses relations dans la contrée, trouve des paysans des environs qui cachent la sœur et le beau-frère de Monsieur Katz recherchés par les gendarmes.

    Quant à son tour, Monsieur Katz est recherché par la police pour être déporté, Monsieur Maraval l’héberge dans sa maison, conscient des risques qu’il prend, sans rémunération aucune, tout en lui remontant le moral lorsque nécessaire. Ceci dure jusqu’au printemps 1944 où il rejoint le corps franc de Marc Hagenau du maquis de Vabre (Tarn).

    En 1945, Monsieur Katz et ses parents sont revenus en Belgique .Il est resté en contact permanent avec Monsieur Maraval, après le décès de ce dernier, il a continué d’entretenir des relations suivies avec sa veuve et sa famille.