Dossier n°9449 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Paul Gaillard

Année de nomination : 2001
Date de naissance : 28/08/1920
Date de décès : 06/07/2008
Profession :
    Localisation Ville : Paris (75017)
    Département : Paris
    Région : Ile-de-France

    Lieu de mémoire

    L'histoire


    Paul Gaillard avait 20 ans en 1942. Avec son ami d’enfance juif, Georges Becher, ils étaient passés en zone sud, avec l’intention de rejoindre les forces de la France Libre. Le jour de la grande rafle du Vel’ d’Hiv à Paris, les parents de Georges, son petit frère, et sa petite sœur, Flora, furent arrêtés. Sa mère et les deux enfants en bas âge furent envoyés à Pithiviers. Maryse, 16 ans, la plus grande sœur, avait échappé à l’arrestation car elle n’avait pas dormi au domicile familial. Elle réussit à faire libérer Flora de Pithiviers en lui procurant un certificat de nationalité française, mais le reste de la famille fut déporté et assassiné. Maryse prit alors contact avec Georges pour le rejoindre en zone sud. Il voulut rentrer à Paris pour la ramener mais Paul suggéra qu’étant catholique, il lui serait plus facile de circuler qu’à son copain juif. Ce qui fut fait. De Paris, Maryse et Paul s’arrêtèrent en route à proximité de la ligne de démarcation dans l’espoir de la franchir  avec l’aide d’un prêtre secourable. Or ce dernier ne put que leur faire un tracé rapide du trajet sur un bout de papier et en profita pour leur confier un prisonnier évadé polonais, juif lui aussi. Les trois repartirent avec les instructions mais se perdirent en chemin. Ils passèrent la nuit à la belle étoile, attendant le jour pour chercher du secours. Au petit matin, Paul partit seul en reconnaissance mais, après 100 mètres, fut arrêté par une patrouille allemande. Il prit soin de ne pas se retourner pour ne pas dévoiler la présence de ses compagnons. Maryse et le Polonais attendirent le moment opportun pour passer en zone sud. Paul fut emprisonné à Tours et interrogé pendant un mois et demi, pour être ensuite libéré. Il avait subi un période de prison pour sauver ses protégés. Maryse retrouva son frère à Marseille et les deux garçons réussirent à passer en Espagne d’où ils purent rejoindre les forces de de Gaulle en Angleterre. Maryse et sa sœur Flora continuèrent leur périple vers Nice et Lyon, jusqu’à la Libération.

    Le 4 septembre 2001, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah a décerné, à Paul Gaillard, le titre de Juste parmi les Nations.

    Le témoignage

    En 1940, Joseph BECHERBLUTH et Paul Gaillard, amis d’enfance décident de partir en zone libre avec le projet d’entrer en Résistance. La famille de Joseph, ses parents, son frère et ses deux sœurs restent à Paris.

    Le 16 juillet 1942, toute la famille est arrêtée. Seule Maryse BECHERBLUTH aujourd’hui Madame REICHER, qui était hors du domicile à ce moment là, échappe à l’arrestation. Elle est seule à Paris.

    Informé, Joseph décide de venir la chercher. Paul le persuade d’éviter de prendre un tel risque et parce que non juif propose d’y aller à sa place. Paul Gaillard vient donc chercher Maryse le 24 août 1942. Ensemble, ils vont jusqu’à Tours où Paul a des contacts pour passer la ligne de démarcation. Ces derniers lui indiquent le chemin. Un prisonnier polonais, dont Maryse apprendra plus tard qu’il est juif lui aussi, se joint à eux.

    Partis tous les trois, ils se perdent en route et décident de passer la nuit, cachés derrière un buisson. Au matin, Paul part seul se renseigner. A peine a-t-il fait cents mètres qu’il est arrêté. Détenu 35 jours, il ne révèle pas l’existence de ses deux compagnons.

    A la nuit tombée, Maryse et son compagnon improvisé décident de repartir à l’aveuglette. Par chance, ils joignent finalement la zone libre. Maryse retrouve son frère à Marseille. Un mois plus tard, elle y retrouve Paul. Joseph et Paul partent pour après rejoindre les Forces Françaises Libres.

    Documents annexes

    Article de presse – La croix du 20/06/2002

     

    Les médias externes :







    Mis à jour il y a 3 semaines.