Dossier n°9456 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Jacques Ellul

Année de nomination : 2001
Date de naissance : 06/01/1912
Date de décès : 19/05/1994
Profession : Professeur en Droit Romain à la faculté de Strasbourg, Paysan en gironde pendant la guerre
    Localisation Ville : Martres (33760)
    Département : Gironde
    Région : Nouvelle-Aquitaine

    L'histoire

    Jacques Ellul, universitaire enseignant le droit romain, avait été replié avec l’Université de Strasbourg à Clermont-Ferrand en 1940. Protestant et préconisant le dialogue judéo-chrétien, il fut l’un des premiers intellectuels français à s’opposer au nazisme et à l’antisémitisme de Vichy. Ses prises de positions publiques entraînèrent rapidement sa révocation de l’enseignement supérieur sous prétexte de la nationalité anglaise de son père né à Malte. Sans ressources, il se reconvertit à l’agriculture et fit fructifier avec sa famille une petite propriété en friche à Martres (Gironde), près de Bordeaux. Sa maison se transforma en centre d’un réseau de résistance formé autour d’anciens animateurs du mouvement des Eclaireurs unionistes et de l’Eglise Réformée de France. Avec sa femme, ils accueillirent des résistants, des Espagnols en fuite, des prisonniers de guerre évadés et des Juifs pourchassés. En cheville à Bordeaux avec Germaine Courtiaux, secrétaire à l’Intendance de la préfecture de police, il était mis au courant des rafles imminentes tandis qu’Hélène Schweitzer*, une autre grande figure du réseau, fabriquait les faux papiers. Les Ellul avaient pour voisins à Coirac la famille Hertz, Juifs réfugiés de Strasbourg qu’ils connaissaient d’avant-guerre. En avril 1943, Jacques Ellul vint les prévenir qu’ils étaient menacés d’arrestation et qu’ils devaient fuir. Il les munit de faux papiers et les envoya à Lezay (Deux-Sèvres) où le pasteur Pierre Fouchier*, membre du même réseau, prit le relais. Fouchier leur offrit le gîte et les cacha chez lui ce qui leur permit d’avoir la vie sauve. Jacques Ellul, en visite à Paris dans le courant de la même année, alla rencontrer des cousins de la famille Hertz pour les convaincre de se cacher. Il leur procura des faux papiers et leur proposa un abri sûr mais ils optèrent pour une cache dans Paris même. Jacques Ellul se lia ensuite à Combat et contribua à la résistance du sud-ouest de la France.

    Le 29 août 2001, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Jacques Ellul le titre de Juste parmi les Nations.




    Mis à jour il y a 2 mois.