Dossier n°9470 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 2001

Marie (Meleton) Deroche

Année de nomination : 2001
Date de naissance : 06/09/1905
Date de décès : 17/06/1965
Profession : Métayer

Pierre Deroche

Année de nomination : 2001
Date de naissance : 27/11/1894
Date de décès : 02/04/1980
Profession : Métayer
    Localisation Ville : Fourneaux (42470)
    Département : Loire
    Région : Auvergne-Rhône-Alpes

    L'histoire

    Pierre et Marie Deroche
    Pierre et Marie Deroche et Denise, leur fille unique de 13 ans, habitaient au lieu-dit le « Virmulin », commune de Fourneaux (Loire). Ils exploitaient une petite ferme en métayage et  vivaient du fruit de leur labeur, dans de très modestes conditions. Leur habitation se composait d’une seule et unique pièce. Mais cela ne les a pas empêchés de recueillir chez eux, en juin 1944, deux fillettes juives en danger et de les héberger avec les moyens du bord, pendant 4 mois. Paule Lévy avait 13 ans comme Denise alors que sa sœur Margot n’avait qu’un an. Les Lévy, originaires de Strasbourg, s’étaient réfugiés à Vichy. Le père, Jacques Lévy, ancien combattant de la Guerre de 1914-1918, avait à nouveau été mobilisé en 1940 et tomba en captivité aux mains des Allemands. Après sa libération en 1941, un ancien camarade de combat lui offrit un emploi dans son entreprise de meubles, à Vichy. Mais avec l’aggravation des mesures anti-juives, la famille Lévy dut à nouveau s’enfuir pour trouver réfuge à Fourneaux. Là, ils firent la connaissance de la sœur de Marie Deroche. Celle-ci les adressa à Pierre et Marie, prêts à accueillir Paule et Margot et à assurer leur sécurité. Pierre Deroche cacha aussi, dans un cabanon de sa cour, les livres de prières de Jacques. Le pire fut évité quand une patrouille allemande de passage devant la maison s’arrêta pour demander à Paule si Marie était vraiment sa maman. À la réponse affirmative de l’enfant, par chance, ils continuèrent leur chemin alors que la découverte des livres en hébreu, en cas de perquisition, auraient scellé le sort de la famille. Les deux fillettes purent rejoindre leurs parents à la Libération et elles maintinrent jusqu’à ce jour des contacts réguliers avec leurs sauveurs.              

    Le 3 septembre 2001, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Pierre et Marie Deroche le titre de Juste parmi les Nations.

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