Dossier n°9489 - Juste(s)

Consulter le dossier de Jérusalem (en anglais)


Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Eloi Parre

Année de nomination : 2001
Date de naissance : 26/01/1903
Date de décès : 23/02/1985
Profession : Cultivateur

Marguerite (Chassaing) Parre

Année de nomination : 2001
Date de naissance : 26/09/1909
Date de décès : //
Profession : Couturière
    Localisation Ville : Cazoulès (24370)
    Département : Dordogne
    Région : Nouvelle-Aquitaine

    L'histoire

    Marguerite et Eloi Parre, un couple d’agriculteurs, exploitaient une ferme isolée à Cazoulès (Dordogne). En 1942, ils accueillirent chez eux la famille Shaines, des réfugiés juifs de la région parisienne qui leur avaient été recommandés par des parents proches, les Delpech. Ils les hébergèrent jusqu’à la Libération. Jacques Shaines père exerçait la médecine au Bourget. Ayant subi les brimades d’un confrère pro-allemand, il décida de se replier en zone sud avec sa femme et ses deux garçons, Jean-Manuel, 5 ans, et Daniel, 6 mois. M. Delpech, un de ses patients avec lequel il entretenait des relations cordiales, les aida à passer la ligne de démarcation en octobre 1942 et les adressa aux Parre qui leur firent un accueil plus que chaleureux. La comtesse de Cazoulès travaillant dans une mairie avoisinante leur procura des faux papiers. Ceux du Dr. Shaines signalaient qu’il était originaire d’Algérie pour expliquer son accent étranger, bien qu’il restât cloîtré chez les Parre la plupart du temps, sans oser sortir. Les enfants et leur mère furent présentés aux villageois comme des cousins éloignés de Paris et l’aîné qui allait à l’école fut protégé par la directrice. Début 1944, quand les Allemands renforcèrent leurs troupes et leur contrôle sur la région, le Dr. Shaines prit l’habitude d’abandonner la maison chaque matin pour se cacher dans les forêts avoisinantes afin de  limiter les risques courus par ses protecteurs et lui-même. Mais Marguerite et Eloi persistèrent dans leur soutien généreux, sans souci du danger et sans rémunération. Le couple Parre qui avait perdu son premier enfant, décédé quelques jours après sa naissance en 1943, chérissait les deux garçons comme les siens. A la Libération, les Shaines repartirent à Paris mais les deux familles qui s’étaient profondément liées gardèrent des contacts très étroits.

    Le 22 octobre 2001, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Marguerite et Eloi Parre Le titre de Juste parmi les Nations.

    Maguerite Parre et les deux enfants Schaines

    Sauveurs et sauvés

    Cazoulès, lieu du sauvetage

    M. et Mme Schaines

    Maguerite Parre et les deux enfants Schaines après guerre

     

    Les médias externes :