Dossier n°9508 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages. Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Fernand Peyronnet

Année de nomination : 2001
Date de naissance : 22/03/1922
Date de décés : //
Profession : Agriculteur

Localisation Ville : Festalemps (24410)
Département : Dordogne
Région : Nouvelle-Aquitaine

L'histoire

Fernand Peyronnet

Onze familles juives Ă©vacuĂ©es de Metz Ă  Royan en novembre 1939 furent assignĂ©es Ă  rĂ©sidence un an plus tard Ă  Festalemps (Dordogne), en zone occupĂ©e. Leurs enfants furent aussitĂ´t intĂ©grĂ©s Ă  l’Ă©cole du village. A la rentrĂ©e scolaire de 1941, Henri Neyrat, instituteur frais Ă©moulu de l’Ecole normale, fut nommĂ© Ă  Festalemps. Sportif fĂ©ru de football, il se lia d’amitiĂ© avec un tout jeune sportif du cru, Fernand Peyronnet, fils d’un agriculteur de la localitĂ©. C’est en juin 1942 que les Juifs furent astreints au port de l’Ă©toile jaune. L’instituteur, fervent adepte des valeurs rĂ©publicaines, rassembla tous les Ă©lèves pour leur expliquer le caractère odieux de cette mesure et les mettre en garde contre toute allusion ou geste dĂ©sobligeants envers les porteurs de l’Ă©toile. Lorsque parvint la nouvelle des ravages de la rafle massive des Juifs dite du Vel d’Hiv Ă  Paris en juillet 1942, l’une des rĂ©fugiĂ©es juives, Anne Drabinowski, 17 ans, confia au jeune instituteur la dĂ©cision de ses parents de chercher Ă  franchir clandestinement la ligne de dĂ©marcation toute proche, vers la zone sud. Elle espĂ©rait trouver une aide en la personne de Henri Neyrat. Nouveau venu Ă  Festalemps et peu familiarisĂ© avec la topographie de la rĂ©gion, il mit la jeune fille juive en rapports avec son ami, Fernand Peyronnet. Très bien informĂ© de tous les itinĂ©raires du secteur et des parcours empruntĂ©s par les patrouilles allemandes, l’agriculteur sportif s’improvisa en passeur bĂ©nĂ©vole, empressĂ© et virtuose. OpĂ©rant la nuit et portant les lourdes valises, Fernand conduisit le couple Drabinowski et ses trois enfants jusqu’Ă  Riberac, en zone sud, Ă  la fin du mois de juillet 1942. Au cours des semaines suivantes , il rĂ©cidiva son exploit secret et sauva deux autres parmi les familles juives assignĂ©es Ă  rĂ©sidence Ă  Festalemps. Cependant, dans la nuit du 8 au 9 octobre 1942, les membres de sept familles juives du village furent arrĂŞtĂ©s par la gendarmerie. Ils n’ont pas survĂ©cu Ă  l’Occupation. Fernand Peyronnet a Ă©crit plus tard: « Je ne demande pas de remerciements de ce que j’ai fait Ă  20 ans, c’Ă©tait pour des gens traquĂ©s et qui avaient peur, et j’avais le sentiment de participer Ă  la lutte contre les nazis ».

Le 11 octobre 2001, Yad Vashem – Institut International pour la MĂ©moire de la Shoah, a dĂ©cernĂ© Ă  Fernand Peyronnet le titre de Juste parmi les Nations.

Le témoignage

Alors jeune agriculteur, Fernand Peyronnet, vit Ă  Festalemps en Dordogne durant l’Occupation nazie. Ce village est situĂ© Ă  quelques kilomètres de la Ligne de DĂ©marcation. A l’Ă©cole du village, plusieurs enfants juifs sont cachĂ©s et suivent les cours.

Devant l’aggravation des dangers, avant les grandes rafles de 1942 et, avec la complicitĂ© d’Henri Neyrat, instituteur, Fernand met au point un circuit destinĂ© Ă  permettre le passage de la Ligne, pour la mise en sĂ©curitĂ© Ă  RibĂ©rac distant de quelques kilomètres. Les dĂ©parts se font tous Ă  minuit et passent par les mĂŞmes sentiers. De nombreux juifs ont pu bĂ©nĂ©ficier de son aide dĂ©sintĂ©ressĂ©e, en particulier :
– Salomon Bruski,
– Famille Drabinowski (4 personnes)
– Edmond Wrill
– Chana Goldberg
– Paul Loeb….. et d’autres.

De plus, la famille Peyronnet a hébergé dans sa ferme la famille Berkowicz.

Odette en 1942, une des enfants sauvées

Odette en 1942, une des enfants sauvées

La ferme du sauvetage

Documents annexes

Article de presse - Sud Ouest du 12/03/2003 Article de presse – Sud Ouest du 12/03/2003
Article de presse Article de presse
Article de presse - Figaro du 28/03/2003 Article de presse – Figaro du 28/03/2003
Article de presse - Devoir de mĂ©moire Article de presse – Devoir de mĂ©moire
Article de presse - Sud ouest du 23/07/2002 Article de presse – Sud ouest du 23/07/2002
Article de presse - Sud ouest du 15/03/2003 Article de presse – Sud ouest du 15/03/2003
Article de presse - L'actualitĂ© en Dordogne Article de presse – L’actualitĂ© en Dordogne
PEYRONNET Fernand (Passeur) PEYRONNET Fernand (Passeur)

 

Les médias externes :