Dossier n°9509 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Elisa Caron Motté

Année de nomination : 2001
Date de naissance : 18/11/1900
Date de décès : 12/12/1976
Profession : employée dans un restaurant
    Localisation Ville : Paris (75018)
    Département : Paris
    Région : Ile-de-France

    Lieu de mémoire

    L'histoire

    En 1942, Elise Caron, 42 ans, travaillait comme simple employée et vivait à Paris, 18ième avec ses deux filles, Lucette, 20 ans, et Gisèle, 18 ans. Leur père, ancien combattant de 1914-1918 et à nouveau mobilisé en 1939, était prisonnier de guerre en Allemagne et n’en revint qu’en 1945. Tard dans la soirée du 5 novembre 1942, elles entendirent des cris et des pleurs venant de chez leurs voisins du premier étage, les Saragoussi, un jeune couple de Juifs saloniciens et leurs deux enfants, avec lesquels elles entretenaient des relations amicales. Elles se précipitèrent chez eux pour voir ce qui se passait. Trois policiers français se trouvaient là, avec un mandat d’arrêt concernant le père mais, trouvant la famille au complet, avaient décidé d’embarquer la fille Eddy, 7 ans, et le garçon Pierre, 5 ans, avec leurs parents. Bouleversée, Elise tenta avec courage de s’interposer. En retour, elle fut molestée et menacée d’arrestation. Avant leur départ, elle insista encore une fois pour que les policiers lui confient au moins les enfants. Ils n’en firent rien et conduisirent la famille au commissariat de police du quartier. Mais, à l’appel de la famille, l’un d’eux annonça soudain: «Couple Saragoussi: Juifs, sans enfants». Ce même policier retraversa alors Paris pour frapper au petit matin à la porte d’Elise et lui demander de le suivre si elle tenait encore vraiment à sauver les enfants. Elle l’accompagna au commissariat, malgré la peur d’une arrestation, et les recueillit. Elle les emmena chez elle où ils restèrent cachés plusieurs jours. Elle prenait de grands risques, parce que Pierre n’arrivait pas à se calmer du drame de la séparation, et son agitation risquait d’alerter les voisins. Entre temps Elise fit venir sa belle-sœur, Lucienne Guyollot, d’Appoigny (Yonne). Connaissant les enfants qui avaient passé auparavant des vacances chez elle, elle accepta de les héberger. Le couple Guyollot* s’occupa d’Eddy et de Pierre comme de ses propres enfants jusqu’à leur majorité, leurs parents n’étant jamais revenus de déportation.

    Le 11 octobre 2001, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Elisa Caron, le titre de Juste parmi les Nations. 

    Documents annexes

    Invitation cérémonieInvitation cérémonie




    Mis à jour il y a 2 mois.