Les Justes
Simone (Filhol) Siboni
Année de nomination : 2001Date de naissance : 01/01/1914
Date de décès : 06/12/2014
Profession : secrétaire de direction à l’hôpital
Département : Gers
Région : Occitanie
Personnes sauvées
Lieu porteur de mémoire
Cérémonies
L'histoire
Simone Filhol, épouse Siboni, 27 ans en 1941, était la secrétaire du directeur de l’hôpital d’Auch (Gers). En novembre 1941, une employée du consulat hollandais vint lui demander de signer une feuille d’hospitalisation pour un ressortissant hollandais, originaire d’Allemagne. Le bénéficiaire, Ernest Lapp, 28 ans, était Juif. Faite en l’absence de son chef, cette signature permit sa libération de l’internement au camp de Gurs, sous prétexte de maladie et le sauva de la déportation. Ensuite elle lui trouva une location en ville. Après l’occupation allemande de la zone sud en novembre 1942, elle le fit hospitaliser une seconde fois pour lui éviter une nouvelle arrestation et lui procura des faux papiers à l’aide d’une amie, employée de mairie. Ernest qui voulait absolument passer en Suisse l’envoya à plusieurs reprises en mission pour préparer son passage clandestin. Elle fit le voyage en train jusqu’à Lyon pour rencontrer le pasteur Roland de Pury* et ensuite accompagna Ernest jusqu’à Annemasse pour prendre contact avec le pasteur Chapsal*. Deux jours plus tard, deux jeunes éclaireurs unionistes en uniforme lui firent franchir la frontière. Elle entreprit ces voyages pendant ses jours de congé et Lapp couvrit ses dépenses. Ces contacts lui permirent de faire passer plus tard en Suisse d’autres Juifs pourchassés. Membre d’une filière de passage clandestin en Espagne, elle rendit des services semblables à des officiers, des réfractaires et des parachutistes recherchés. En fin d’année 1943, la police fit une descente dans son appartement durant l’une de ses abscences. Averti, le pasteur Failletaz d’Auch vint l’attendre à la gare pour la prévenir. Elle fit demi-tour et monta dans le premier train pour Paris où elle continua ses activités professionnelles dans le cadre de la Croix-Rouge ainsi que ses actions clandestines. Ernest Lapp a gardé des liens durables avec Simone et n’oublie pas qu’elle lui a sauvé la vie à trois reprises.
Le 30 octobre 2001, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Simone Siboni le titre de Juste parmi les Nations.