Dossier n°9524B - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Emile Lasfargues

Année de nomination : 2016
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession :

Lily Lasfargues

Année de nomination : 2016
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession :
    Localisation Ville : Antibes (06140)
    Département : Alpes-Maritimes
    Région : Provence-Alpes-Côte d’Azur

    L'histoire

    Antoinette né Savaterro en 1884 et Delphin Picco né en 1870, tailleur de pierres, avaient eu 3 enfants. Félix, né en 1905 et mort en bas âge, Alexandre, né en 1908 et Marguerite née en 1911. Ils étaient venus prendre leur retraite à Vence (Alpes-Maritimes) près de chez Marguerite, mariée depuis 1937 à Eugène Francone.
    Le jeune couple, sans enfant, tenait une boutique de tailleur pour homme, tout en exploitant une ferme. De septembre 1943 à la Libération, durant l’occupation allemande de la zone italienne, les deux familles Francone et Picco, aidés de Émile et Lily Lasfargues sauvèrent la vie de Pauline et William Gerstl, un couple de Juifs autrichiens réfugiés à Nice. Les Gerstl avaient fui Vienne en 1938 pour s’installer à Anvers. En 1940, ils poursuivirent leur fuite devant l’invasion des armées allemandes et échouèrent dans le sud de la France. William Gerstl fut interné au camp de St Cyprien mais réussit à s’enfuir. Pauline, enceinte, fut exemptée de l’internement. Ils se retrouvèrent à Nice où naquit leur fille Jeannette le 19 octobre 1940. En 1942, les autorités italiennes les assignèrent à résidence surveillée à Vence. William Gerstl, tailleur coupeur de profession, réussit à se faire employer par Eugène Francone.  En septembre 1943, avec l’invasion allemande de la zone italienne, les Gerstl s’enfuirent à nouveau à Nice et confièrent leur fille à un couple sans enfants, Émile et Lily Lasfargues d’Antibes, qui la gardèrent sans rémunération jusqu’à la Libération. Les Gerstl trouvèrent une cache dans une cave à vin mais sans ressources pour payer leur séjour, envoyèrent une carte postale à Eugène Francone lui expliquant leur situation. Il vint les chercher pour les ramener à Vence. Antoinette* et Delphin Picco, les parents, les cachèrent dans leur grenier où ils restèrent cloîtrés pendant près d’un an sans en sortir. Les Francone fournirent du travail à William Gerstl pour l’occuper et l’aider à surmonter un tempérament dépressif. Ni les voisins ni la famille n’étaient au courant de la présence des nouveaux locataires bien que tous s’étonnassent de l’énorme quantité de nourriture qu’Antoinette préparait pour deux personnes. Au cours d’une perquisition allemande, Eugène Francone mit William Gerstl à l’abri en l’aidant à sauter par la fenêtre alors que Marguerite prétendit que Pauline était sa sœur. Le motif de leur action était simple : « ces gens n’avaient rien fait de mal, ils étaient sympathiques, travailleurs, ils ne gênaient personne, c’était normal de les protéger ».

    Le 13 décembre 2016, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah a décerné, à Émile et Lily Lasfargues, le titre de Juste parmi les Nations.

    Jeannette Olson Antibes 1943

    Jeannette Olson Antibes 1943




    Mis à jour il y a 3 mois.