Dossier n°9526 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Suzanne (Gardes) Glasser-Felin

Année de nomination : 2001
Date de naissance : 27/07/1917
Date de décès : 25/11/2009
Profession : Agricultrice
    Localisation Ville : Ciez (58220)
    Département : Nièvre
    Région : Bourgogne-Franche-Comté

    L'histoire

    Suzanne Felin et son mari étaient agriculteurs à Ciez (Nièvre). Ils vivaient très modestement de leur ferme et avaient un garçon de 7 ans et une fille qui naquit en mars 1942. Ils avaient perdu un fils, décédé quelques jours après sa naissance en 1937. Dès 1942, ils accueillirent chez eux cinq enfants juifs de Paris dont l’un ou les deux parents avaient été arrêtés et déportés. Ces enfants leur furent confiés apparemment par les soins de Lucienne Clément de L’Épine*, travaillant au service du réseau clandestin de la Wizo. La famille Felin était très pauvre et recevait par son intermédiaire une allocation mensuelle destinée à assurer la subsistance de chacun de ses petits protégés juifs qui comprenaient Sophie et Henri Szyferman, 9 et 6 ans, Daniel Sztutwojner, Claire Melcer et Anna  Weinstein. Suzanne Felin ignorait au départ qu’il était question d’enfants juifs et qu’elle-même et sa famille se mettaient de ce fait en situation périlleuse. Quand le maire du village, M. Milleprêtre, la mit au courant de leur identité, Suzanne décida toutefois de les garder malgré les risques encourus et le malheur qui avait déjà frappé sa famille. Les enfants avaient d’ailleurs éveillé les soupçons de voisins et M. Milleprêtre avait dû les mettre en garde s’ils avisaient de les dénoncer. Par la suite, il fut déporté pour son action dans la Résistance et périt dans les camps. Suzanne prit soin de prévoir pour chacun des enfants une cachette chez des amis, dans l’éventualité de situations dangereuses. Le fils d’un voisin a témoigné qu’une de ces cachettes était prête chez ses parents. Les enfants vécurent chez les Felin jusqu’à la Libération et Sophie et Henri Szyferman se souviennent de la chaleur maternelle de Suzanne dont le courage et la générosité ont permis leur survie.

    Le 30 octobre 2001, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah,  a décerné à Suzanne Glasser-Felin le titre de Juste parmi les Nations.

     

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