Dossier n°9527 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 2001

Marc Labouré

Année de nomination : 2001
Date de naissance : 10/07/1912
Date de décès : 10/05/1991
Profession : Médecin
    Localisation Ville : Thiais (94320)
    Département : Val-de-Marne
    Région : Île-de-France

    L'histoire

    Marc Labouré était médecin à Thiais (Val de Marne). Au cours de ses études de médecine, il avait rencontré Rosa Cojuc, étudiante en pharmacie. Ils se marièrent bientôt malgré l’opposition de leurs familles. Marc était pupille de la nation et issu de la haute bourgeoisie catholique. Son grand’oncle était le cardinal Labouré, archevêque de Rennes. Rosa était la fille d’immigrés juifs originaires d’Ukraine, qui, installés à Paris depuis 1926, avaient prospéré dans les assurances. Le jeune couple s’installa à Thiais dans une maison où le rez-de-chaussée abritait le cabinet de consultation. Pendant l’Occupation, la Kommandantur installa son siège dans les locaux de la maison d’en face. Cela n’empêcha pas Marc d’héberger de juin 1940 à la mi-mai 1941, sa belle-mère Fanny Cojuc et son beau-frère Georges qu’il aida à passer en zone sud, avec l’aide de son employée de maison dont la famille habitait sur la ligne de démarcation. Ce passage clandestin permit par la suite à sa belle-famille de se réfugier au Mexique. Le cabinet du Dr. Labouré devint le lieu de transit de nombreux Juifs pourchassés. A la veille de la grande rafle de Paris, il eut le temps de prévenir deux amies juives de sa femme et leur offrit le refuge le temps qu’elles trouvent un abri sûr: Jacqueline Claus-Walker avec laquelle Rosa avait fait ses études ainsi que Mireille Caïn et sa fille de 5 ans, Madline. En avril 1944, Jacqueline tomba malade et il fallut l’hospitaliser d’urgence. Marc la fit admettre par un de ses collègues dans une clinique privée sans la faire enregistrer. Les Labouré lui offrirent à nouveau le gîte pendant sa convalescence, puis une troisième fois pour échapper à une perquisition de la Milice dans son appartement. Marc soigna aussi de nombreux résistants blessés. Toute cette activité insolite ne manqua pas de susciter des lettres de dénonciation mais comme le chef de la police de Thiais était un patient du Dr. Labouré et protégeait Rosa. Les lettres allèrent directement à la corbeille à papiers.               

    Le 30 octobre 2001, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah a décerné à Monsieur Marc Labouré le titre de Juste parmi les Nations. 

     

    Documents annexes

    Article de presse Article de presse
    16 juin 2016 09:00:02
    Discours cérémonieDiscours cérémonie
    16 juin 2016 08:59:21

    Articles annexes

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