Les Justes
Mathilde Fabre
Année de nomination : 2001Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Postière
Département : Hérault
Région : Occitanie
Personnes sauvées
Lieu porteur de mémoire
Cérémonies
L'histoire
17 personnes ont contribué au sauvetage des quatre membres de la famille Weiler, Juifs allemands réfugiés en France dans les années 30 et installés à Bédarieux (Hérault) depuis l’invasion. Emil Weiler était médecin mais trouva un emploi de comptable. Il donnait aussi des cours privés d’anglais et sa femme des cours d’allemand pour compléter leurs revenus. La fille de Louis Villaret, employé aux abattoirs, et d’Yvonne, sa femme, ainsi que la fille de Charles Cabanis, pasteur de la communauté protestante de la localité, comptaient parmi leurs élèves. Après l’invasion allemande de la zone sud, les Weiler décidèrent de mettre leurs 2 filles en sécurité. Le couple Villaret accueillit Rachel, 8 ans à titre gracieux de novembre 1942 au printemps 1943. Dans les mêmes conditions, Hanna, 11 ans, fut hébergée par Henri Bonnafous, diplomate à la retraite, et Adrienne, sa femme. Après une tentative avortée de faire passer leurs filles en Suisse, les Weiler contactèrent l’OSE qui réussit à les placer au Couvent des Dominicaines, à Monteils (Aveyron) dont les religieuses, dans la mouvance de Monseigneur Salièges*, hébergeaient déjà une dizaine d’autres enfants juifs. La Mère Supérieure Albert-Marie et Sœur Hyacinthe, la directrice de l’internat, seules à connaître l’identité juive des deux fillettes, leur firent un accueil chaleureux pendant leur séjour au couvent, du printemps 1943 à mai 1944. En janvier de la même année, une employée de la mairie de Bédarieux, Yvonne Dougada, prévint le couple Weiler que la police avait demandé à consulter leur dossier. Inquiets, ils plongèrent dans la clandestinité. Mathilde Fabre, une employée des postes, leur offrit le gîte dans sa maison où elle vivait seule. Le pasteur Cabanis et Louis Villaret, aidés d’un couple d’épiciers, les Verdaguer, assurèrent leur ravitaillement. Mais en mai 1944, prévenues d’un danger de perquisition allemande, les religieuses alertèrent les parents qu’il fallait retirer leurs filles du couvent pour un asile plus sûr. Dans l’impossibilité de se déplacer, les Weiler firent intervenir encore une fois Charles Cabanis qui s’occupa de les transférer à Toulouse chez le pasteur Piat et ensuite dans une ferme isolée du village de Carla-Bayle (Pyrénées-Orientales). Là, elles furent accueillies par Albert Laurent, un fermier célibataire, et sa nièce Mathilde que Cabanis connaissaient d’avant-guerre du temps où il y avait officié comme pasteur du village. Les fillettes vécurent chez les Laurent à titre gracieux jusqu’à la Libération qui permit la réunion de toute la famille.
Le 30 0ctobre 2001, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah a décerné, à Louis et Yvonne Villaret, Henri et Adrienne Bonnafous, Charles Cabanis, aux Sœurs Albert-Marie et Hyacinthe, à Mathilde Fabre, Albert Laurent ainsi qu’à sa nièce Mathilde Laurent, le titre de Juste parmi les Nations.