Dossier n°9566 - Juste(s)

Consulter le dossier de Jérusalem (en anglais)


Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Hélène Marie, Elise (Grout) Cardon

Année de nomination : 2001
Date de naissance : 29/05/1891
Date de décès : //
Profession : Fermière, mère de 3 enfants

Louis Cardon

Année de nomination : 2001
Date de naissance : 19/08/1870
Date de décès : 11/08/1968
Profession : Fermier
    Localisation Ville : Bezancourt (76220)
    Département : Seine-Maritime
    Région : Normandie

    L'histoire

    Louis et Hélène Cardon étaient agriculteurs, de condition aisée, qui exploitaient une ferme à Bézancourt (Seine-Maritime) et avaient trois enfants. Malgré leur âge avancé (Louis avait déjà plus de 70 ans), ils accueillirent chez eux une petite fille juive de 7 ans, Larissa Wozek, après l’arrestation de sa mère en juillet 1942. Larissa était née en Palestine mais les autorités du Mandat Britannique l’avaient expulsée, elle et sa famille, en 1937. Les Wozek étaient venus en France d’où le père s’engagea dans les Brigades Internationales jusqu’à la fin de la Guerre d’Espagne. Il fut alors interné dans les camps du sud de la France et ensuite déporté. Il survécut alors que la mère de Larissa, arrêtée en 1942, périt dans les camps allemands. Après l’arrestation de sa mère, Larissa fut confiée à une maison d’enfants « bloqués » de l’UGIF. Une amie de sa mère, Sophie Schwartz, résistante du réseau de la MOI, réussit à l’extraire du home d’enfants de l’UGIF et la plaça chez le couple Cardon. Ils s’en occupèrent avec dévouement et lui permirent de reprendre le cours presque « normal » de la vie, malgré ses angoisses causées par la séparation et l’incertitude sur le sort de ses parents. Les Cardon hébergèrent d’autres Juifs, prenant ainsi de grands risques pour eux-mêmes et leurs enfants, du fait que le château de leur propriété était réquisitionné par l’Armée allemande et que les soldats venaient régulièrement s’approvisionner à la ferme. Larissa avait une copine de classe, une autre petite fille juive, elle aussi placée en nourrice chez une voisine des Cardon, Mlle Bernard, qui venait jouer avec elle à la ferme. Deux couples de Juifs, cachés chez Mlle Bernard, trouvèrent refuge chez les Cardon, lors d’une perquisition allemande. Après la guerre, Larissa rentra chez son père mais resta en contact avec la famille Cardon.

    Le 18 décembre 2001, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Louis et Hélène Cardon le titre de Juste parmi les Nations.

    Documents annexes

    Article de presse - Le Courrier Picard du 23/06/2003Article de presse – Le Courrier Picard du 23/06/2003