Dossier n°9590 - Juste(s)

Consulter le dossier de Jérusalem (en anglais)


Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Henriette Chautard

Année de nomination : 2001
Date de naissance : 10/12/1889
Date de décès : 03/01/1979
Profession : Directrice d’une maison d’entraide au château des Basses Fontaines à Sologne
    Localisation Ville : Saint-Laurent-Nouan (41220)
    Département : Loir-et-Cher
    Région : Centre-Val de Loire

    L'histoire

    Henriette Chautard, née dans une famille de commerçants de Dordogne, était veuve d’un négociant en vins et éduquait seule son fils unique qui en 1939 terminait ses études. Durant la guerre, elle fut nommée directrice d’un internat pour filles, installé au château des Basses Fontaines, à Saint-Laurent-des-Eaux (Loir-et-Cher). Cette institution dépendait du Secours National et avait été ouverte par les autorités de Vichy pour recueillir des enfants de prisonniers de guerre et des orphelins. En 1943, Henriette Chautard admis comme pensionnaires une vingtaine de fillettes juives de 5 à 13 ans que l’OSE avait fait sortir des camps et placées dans ses maisons de Chabannes, Le Couret et Le Masgelier. Obligé de plonger dans la clandestinité, l’OSE dut disperser ses protégés pour des raisons de sécurité et en plaça une partie à Basses Fontaines. Les fillettes furent toutes munies de fausses identités qui leur assuraient des tickets d’alimentation. On leur avait appris à ne pas dévoiler leur origine. Elles furent réparties dans les divers groupes de pensionnaires qui, selon la tradition scoute, portaient un « totem ». Les responsables aussi avaient leur surnom et Henriette se faisait appeler « Gazelle ». Un parachutage d’armes dans la région fut l’occasion d’une perquisition allemande. En fouillant la maison, un officier tomba sur le coffre-fort où Gazelle avait entreposé des papiers avec les vrais noms de ses protégés. Par chance, il cassa la clé dans la serrure mais promit de revenir le lendemain. En pleine nuit, Henriette envoya toutes les fillettes juives au Coudray, une autre maison du Secours National et partit pour Orléans à la recherche d’un serrurier spécialiste prêt à se déplacer. Elle trouva quelqu’un qu’elle mit au courant du danger pesant sur les enfants juifs. Ensemble, ils revinrent forcer le coffre pour détruire tous les papiers compromettants. Après le débarquement, toutes les petites juives furent envoyées à l’institution de Sèvres dirigée par Yvonne Hagnauer*. Orphelines pour la plupart, elles furent prises en charge par l’Alya des Jeunes et toutes vouent une grande reconnaissance à Henriette Chautard, sa générosité et son intrépide dévouement.

    Le 20 décembre 2001, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Henriette Chautard, le titre de Juste parmi les Nations.

    Documents annexes

    Article de presse - Dauphiné libéré 28/04/2003Article de presse – Dauphiné libéré 28/04/2003
    Invitation cérémonie ChautardInvitation cérémonie Chautard
    Photos Basses fontainesPhotos Basses fontaines

     




    Mis à jour il y a 7 mois.