Dossier n°9622 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 2002

Marcel Drouin

Année de nomination : 2002
Date de naissance : 14/11/1904
Date de décès : 13/02/1988
Profession : Transporteur

Marcelle (Perthuis) Drouin

Année de nomination : 2002
Date de naissance : 15/04/1908
Date de décès : 01/05/1963
Profession : Hôtelière
    Localisation Ville : Paris (75006)
    Département : Paris
    Région : Île-de-France

    Lieu de mémoire

    L'histoire

    Marcelle Drouin
     

    Marcel Drouin
    Marcel Drouin était camionneur et Marcelle gérante de l’hôtel Bonaparte, Paris 6ième. Le couple s’était marié en 1942 et leur fille unique était née en septembre 1943, alors que tous deux approchaient déjà la quarantaine. L’hôtel comptait parmi ses locataires de nombreux étudiants et aussi Béate Rubinstein, 28 ans, et son père Bernhard, Juifs de nationalité hongroise. Les Rubinstein avaient vécu à Berlin jusqu’en 1933 quand, après l’incendie du Reichstag, Bernhard, éditeur renommé, fut arrêté comme otage et expulsé. Réfugiée à Paris, la famille bénéficia de la protection des autorités hongroises jusqu’en mars 1943. Dès cette date, elle devint la cible de perquisitions répétées mais, à chaque danger, Ferdinand Dupuy, secrétaire en chef du commissariat central de police de la rue Bonaparte pour lequel Béate avait fait des traductions de l’allemand les prévenaient à l’avance. Mme Rubinstein vivait séparément et fut malheureusement arrêtée dans le courant de l’année alors que Bernhard et sa fille réussirent à trouver divers protecteurs avant chaque perquisition. A chacun de leurs départs de l’hôtel, Marcelle sut trouver des bons prétextes pour expliquer leur absence, avec la complicité de son mari et des locataires. Mais dans la nuit du 27 au 28 janvier 1944, la Gestapo fit une descente à l’hôtel sans en aviser le commissariat. M. Dupuy ne put les prévenir à temps et Bernhard, tombé dans le piège, fut arrêté. Béate qui logeait à l’étage supérieur avait réussi, alertée par les cris, à se faufiler en pyjama dans la chambre d’un voisin qui avait oublié sa clef à l’extérieur de sa porte. La Gestapo obligea Marcelle à ouvrir toutes les chambres pour retrouver sa proie. Mais Marcelle s’obstina à affirmer que Béate avait découché chez son amant. Les policiers perquisitionnèrent l’hôtel de fond en comble, sauf la chambre où Béate était cachée: la clef étant à l’extérieur, ils la prirent pour une chambre inhabitée. Après leur départ, Marcel cacha Béate dans sa camionnette jusqu’à la fin du couvre-feu. Au petit matin, il la convoya en lieu sûr. Il était aussi résistant dans le réseau « Hector ».        

    Le 6 février 2002, Yad Vashem a décerné à Marcelle et Marcel Drouin le titre de Juste des Nations.

    Le témoignage

    Beate RUBINSTEIN est née à Berlin en 1916. Ses parents, Hongrois, son frère Nicolaï et elle-même sont expulsés d’Allemagne.

    En 1933, son père, éditeur, est arrêté comme otage la nuit de l’incendie du Reichstag et relâché grâce à l’intervention de l’Ambassade hongroise.

    Après un séjour en Suisse, elle arrive avec ses parents à Paris où elle loge dans différents hôtels et logements modestes.

    Début 39, ses parents se séparent et son frère vit en Italie. Beate et son père emménagent à l’hôtel Bonaparte à Paris 6ème, tenu par Mademoiselle Marcelle Perthuis, qui épouse Marcel DROUIN en 42.

    Jusqu’en mars 43, en tant que hongroise, la famille RUBINSTEIN n’est pas inquiétée.

    A cette date, la mère est arrêtée. A partir de là, l’inspecteur Dupuy les prévient chaque fois qu’ils sont menacés d’arrestation.

    Durant plus de 4 ans, la propriétaire de l’hôtel, Madame DROUIN, ne cesse de les protéger.

    Malheureusement, le frère est arrêté le 27 janvier 44 par la Gestapo. Beate est sauvée par un voisin qui la cache et par Madame DROUIN qui la protège.

    Dès le lendemain, M. DROUIN l’emmène en camionnette en lieu sûr.

    M. DROUIN faisait en fait partie d’un réseau de résistance. 

     

    Documents annexes

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