Dossier n°9623 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 2002

Georges Curti

Année de nomination : 2002
Date de naissance : 20/09/1894
Date de décès : 30/07/1976
Profession : Horticulteur

Jeanne Curti Lottier

Année de nomination : 2002
Date de naissance : 10/11/1897
Date de décès : 19/12/1958
Profession : sans profession

Joseph Curti

Année de nomination : 2002
Date de naissance : 07/11/1926
Date de décès : 07/01/2014
Profession : avocat général honoraire à la cour de cassation
    Localisation Ville : Nice (6000)
    Département : Alpes-Maritimes
    Région : Provence-Alpes-Côte d’Azur

    L'histoire

    Jeanne & Georges CURTI
     

    Joseph Curti

    Georges Curti, horticulteur, sa femme Jeanne et Joseph, leur fils unique de 17 ans, résidaient à Nice. Joseph était élève au lycée Massena et avait de nombreux camarades dont les parents étaient réfugiés dans la ville, dont des Juifs repliés en zone italienne. Joseph s’était particulièrement lié d’amitié à Philippe Adda dont la famille juive originaire de Constantine s’était installée à Nice avant-guerre. M. Adda était pratiquant donc son appartenance à la religion juive était connue. Il était aussi ancien combattant de 1914-1918 et fier de sa Croix de guerre. En septembre 1943, les Allemands envahirent Nice et procédèrent à l’arrestation systématique des Juifs pour les déporter vers Auschwitz, sous le commandement d’Aloïs Bruner, venu de Drancy avec un kommando spécial. Joseph Curti, qui écoutait Radio-Londres et avait des camarades dans la Résistance, réussit à convaincre ses parents de mettre à la disposition de son ami Philippe et de sa famille, une villa dont ils étaient propriétaires à la périphérie de la ville, près de la route de la Grande Corniche. Ils acceptèrent et Joseph aida personnellement les Adda à s’y installer, prenant les précautions nécessaires pour ne pas éveiller les soupçons du voisinage. Ils y restèrent cachés pendant plus d’un mois derrière des persiennes fermées, terrorisés à l’idée que des voisins les découvrent et les dénoncent. Leurs hôtes subvinrent généreusement à leur ravitaillement. La famille Adda prit alors contact avec des proches, réfugiés en Corrèze, et partit les rejoindre. Compte tenu de la violence des rafles contre les Juifs de Nice, les risques que prirent les Curti pour sauver les quatre membres de la famille Adda en danger étaient énormes.        

    Le 21 janvier 2002, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Jeanne et Georges Curti et leur fils Joseph le titre de Juste parmi les Nations.

    Le témoignage

    Dès avant la guerre, la famille Adda habitait Nice. Elle était composée du père, ancien combattant de la guerre 14-18, titulaire de la Croix de Guerre, de la mère, de leur fils Philippe, 15 ans et de sa soeur Josette, 11 ans.

    Philippe fréquentait le Lycée Masséna, où il avait pour condisciple et ami, Joseph Curti 15 ans.

    Nice était, au début de l’occupation, en zone dite libre. Aussi, nombre de juifs de toute la zone occupée étaient venus s’y réfugier.

    Puis la zone libre est envahie, mais Nice est occupée par les Italiens et les juifs bénéficient d’une relative sécurité.

    En octobre 1943, les Allemands remplacent les Italiens et la situation devient dramatique.

    Ils traquent, raflent et déportent de nombreux juifs.

    Joseph Curti et ses parents, Georges et Jeanne Curti, n’hésitent pas à cacher la famille Adda dans leur villa à la périphérie de la ville.

    Pendant plus d’un mois, ils les empêchent de sortir, les protègent et les ravitaillent, prenant d’énormes risques, dans cette région infestée par la Gestapo et les miliciens.

    Par la suite, leurs protégés ont réussi, non sans difficulté, à rejoindre une partie de leur famille en Corrèze.

    Par leur héroïsme, les Curti ont sauvé, malgré le danger de dénonciation, une famille de quatre personnes. C’est leur fils Joseph Curti qui recevra pour lui-même et ses parents, Jeanne et Georges Curti, la médaille des Justes.

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