Dossier n°9640 - Juste(s)

Consulter le dossier de Jérusalem (en anglais)


Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 2002

Germaine (Laporte) Trépardoux

Année de nomination : 2002
Date de naissance : 20/06/1905
Date de décès : 08/08/2003
Profession : agricultrice
    Localisation Ville : Evaux-les-Bains (23110)
    Département : Creuse
    Région : Nouvelle-Aquitaine

    L'histoire

    Germaine Trepardoux était agricultrice au lieu-dit «Chaumazelle» à 5 km d’Evaux-les-Bains (Creuse). Quand la guerre éclata, son mari Raymond fut fait prisonnier de guerre et resta captif en Allemagne jusqu’à son évasion en 1943. Elle se retrouva seule à gérer la ferme aidée de sa fille unique de 11 ans. En 1942, face à l’aggravation des lois anti-juives, la famille Kahn, Juifs originaires de Strasbourg, décida de se disperser et s’adressa à Germaine pour qu’elle recueille le plus jeune de leurs trois fils Gilbert, 5 ans. Elle accepta. Avec la débâcle, les Kahn s’étaient repliés à Vichy où ils avaient une propriété. Mais ils furent rapidement expulsés de la ville sur ordre des autorités. Ils cherchèrent refuge dans les environs et s’installèrent à Evaux. De là, ils firent connaissance de Germaine en allant se ravitailler à sa ferme. Quand Germaine prit la charge de garder Gilbert, elle embaucha aussitôt son père comme jardinier, alors que ses deux grands frères avaient été envoyés dans une institution chrétienne à Giat (Puy-de-Dôme). Sa mère et sa famille proche résidaient à Evaux où Germaine les ravitaillait chaque semaine. Après son évasion, Raymond Trepardoux retourna au domicile familial où il fut muni de faux papiers et resta caché en clandestin sous une fausse identité, étant activement recherché par les Français autant que les Allemands. Germaine continua pourtant à assurer la garde du petit Gilbert. Elle le cachait avec son mari dans la grande cheminée de la maison quand un ami sûr en liaison avec la gendarmerie les avertissait d’un danger imminent. Germaine avait aussi construit une cache dans la maison des Kahn, à Evaux. Mais lorsque la milice vint perquisitionner chez eux, ils prirent la fuite pour se réfugier chez elle. Non seulement sauva-t’elle la vie du petit Gilbert mais elle fut la cheville ouvrière du sauvetage de toute la famille Kahn par «strict respect de la vie et des valeurs humaines».           

    Le 24 février 2002, Yad Vashem a décerné à Germaine Trepardoux le titre de Juste des Nations.

     

    Documents annexes

    Aucun document

    Articles annexes

    Aucun autre article