Dossier n°9702 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Julie (Delahodde) Thelliez

Année de nomination : 2002
Date de naissance : 09/06/1894
Date de décès : 02/03/1982
Profession : Blanchisseuse
    Localisation Ville : Villebon-sur-Yvette (91940)
    Département : Essonne
    Région : Ile-de-France

    L'histoire

    Monsieur et Madame Joffé était des réfugiés russes à leur arrivée en France en 1923. Ils habitaient à Montreuil sous Bois et vivaient confortablement avec leurs quatre enfants. Les parents furent arrêtés lors de la rafle du Vel d’Hiv en juillet 1942. A partir de cette date, Fanny est séparée de sa sœur et de ses frères. Le petit frère âgé de 18 mois et la sœur de 16 ans nés en France n’étaient pas recherchés. Malheureusement, six mois plus tard, ils furent été pris dans une rafle à la station de métro Nation à Paris.

    Fanny est hébergée dans la famille de son fiancé. Un oncle de celui-ci qui avait pu rejoindre la zone libre leur avait laissé sa maison à Colombes. Le père la mère, la sœur et le frère du fiancé de Fanny y habitent tous ensemble. Mais huit jours après, ils entendent que de nouvelles rafles se préparent. La mère du fiancé qui n’avait pas voulu quitter la maison fut arrêtée puis déportée.

    Après avoir erré de nombreux jours et de nombreuses nuits en demandant l’asile, ils se trouvent en Vallée de Chevreuse. Bien souvent les gens étaient compréhensifs, mais ils ne voulaient pas les garder longtemps car ils avaient peur.

    Un jour ils font la connaissance de Madame Thelliez vers la fin de 1942 à Villebon où ils cherchent une chambre à louer. Madame Thelliez qui entend la conversation dans une épicerie et devinant la détresse du beau-frère, s’est proposée de les aider. Son cœur s’était ouvert spontanément. Elle parle à sa fille et à son mari et plaide la cause de la famille juive. Les clandestins furent alors hébergés dans une cabane en bois contigüe à la maison des Thelliez, allaient chercher de l’eau chez eux et malgré les dangers encourus du fait de la promiscuité, ils y restèrent jusqu’à la fin de la guerre.

    Vera la fin de la guerre, Madame Thelliez eut beaucoup de chagrin car son mari avait trouvé la mort. Elle éprouva un tel désarroi que Fanny et son mari proposèrent qu’elle vienne vivre chez eux. Elle y est demeurée pendant 25 années et la fille de Fanny a toujours considéré Madame Thelliez comme sa grand-mère.

    Le 17 juin 2002, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Madame Julie Thelliez, le titre de Juste parmi les Nations.

    Invitation cérémonie Thelliez



    Mis à jour il y a 8 mois.