Dossier n°9715 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Jeanne Augustine (Mitscher) Rosenstiel

Année de nomination : 2002
Date de naissance : 25/05/1906
Date de décès : //
Profession : sans profession
    Localisation Ville : Villeurbanna (69100)
    Département : Rhône
    Région : Auvergne-Rhône-Alpes

    L'histoire

    Jeanne Rosenstiel, 36 ans, sans enfants, résidait à Villeurbanne, un faubourg de Lyon, avec sa mère et son mari qui était juif. Le 29 août 1942, elle se rendit à la Croix-Rousse à la bâtisse de l’ancien couvent des Carmélites devenu le local des Eclaireurs Israélites de France. Ce jour même, un groupe de 108 enfants juifs venait d’être arraché à la déportation du camp de Vénissieux. Ce local n’était qu’un relai, d’où il fallait aussitôt disperser les enfants pour les cacher. Cette action de sauvetage d’envergure fut réalisée par les forces combinées de L’Amitié Chrétienne de Lyon, couverte par le Cardinal Gerlier, et les représentants des Œuvres d’entraide juives (OSE et EIF). Jeanne Rosenstiel choisit parmi les enfants du groupe une fillette de 9 ans, Diane Wolfowicz, apparemment émue par le fait que la petite était en train de nourrir un autre enfant. Diane et sa mère, Juives de nationalité polonaise, avaient fui Anvers avec l’invasion allemande et étaient réfugiées dans le sud de la France. Après un long périple, elles furent assignées à résidence surveillée à Viviers sur Rhône (Ardèche). Arrêtées le 25 août 1942, Diane et sa mère furent conduites à Vénissieux où elles furent séparées. Sa mère fut déportée, via Drancy, à Auschwitz où elle périt. Ses grands-parents restés à Anvers subirent le même sort. Jeanne et André Rosenstiel prirent la fillette entièrement à leur charge et subvinrent à tous ses besoins à titre gracieux, prenant de grands risques vu la chasse aux enfants organisée par le Préfet Angeli après leur évasion. Ils surent l’entourer d’amour et d’affection, tentant de la consoler de la séparation d’avec sa mère. Ils furent aidés dans leur tâche par la mère de Jeanne et celle d’André. Lui-même étant juif, le couple craignit pour la sécurité de l’enfant et la plaça dans un pensionnat à Caluire (Rhône), jusqu’à la Libération. Diane réintégra alors leur foyer et, après le décès d’André Rosenstiel en 1947, Jeanne formalisa son adoption selon les vœux de son défunt mari.

    Le 6 mai 2002, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Jeanne Rosenstiel le titre de Juste parmi les Nations.

    Documents annexes

    Invitation cérémonieInvitation cérémonie



    Mis à jour il y a 7 mois.