Dossier n°9728 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 2002

Louise Andrivon Lamoine

Année de nomination : 2002
Date de naissance : 01/03/1896
Date de décès : 29/05/1983
Profession : Employée de bureau

Stéphane Andrivon

Année de nomination : 2002
Date de naissance : 07/03/1897
Date de décès : 03/06/1962
Profession : Cheminot, SNCF mécanicien sur locomotive
    Localisation Ville : Montluçon (3100)
    Département : Allier
    Région : Auvergne-Rhône-Alpes

    L'histoire

    Louise Andrivon
     

    Stéphane Andrivon
    Louise et Stéphane Andrivon résidaient à Montluçon (Allier). Employé de la SNCF, il était mécanicien de locomotive. Le couple, issu d’une famille catholique d’origine paysanne, élevait ses quatre enfants dans la tradition des valeurs républicaines et du respect des droits de l’Homme. Sa fille aînée, Madeleine, 20 ans, travaillait à la Sagem où elle avait rencontré Bernard Lancner qui devint son fiancé. Son régiment, sous les ordres du général de Lattre de Tassigny dont il était le secrétaire, s’était replié à Montluçon et après sa démobilisation, il avait aussi trouvé un emploi à la Sagem. Lui et sa famille restée à Paris étaient d’origine juive et avec l’aggravation des mesures anti-juives, il chercha à les faire venir en zone sud à Montluçon. Il fit d’abord venir son jeune frère Maurice qui trouva un emploi aux usines Dunlop. Par la suite, Stéphane Andrivon se dévoua pour faire venir Suzanne, la sœur de Bernard. En service sur Paris, il vint la chercher, lui donna une blouse grise d’employée de la SNCF, des papiers au nom de Lemoine et la ramena à Montluçon dans son tender. En 1944, les parents Lancner échappèrent de justesse à l’arrestation, grâce à l’intervention de leur concierge. Les gendarmes mirent les scellés sur leur appartement mais ils trouvèrent refuge dans une chambre de bonne au dernier étage de leur immeuble. Prévenus du drame, Louise et Stéphane se déplacèrent tous les deux pour les rechercher à Paris. Ils les munirent de faux papiers et firent le voyage en train jusqu’à Montluçon avec eux. Ils les hébergèrent pendant quelques jours chez eux et ensuite leur trouvèrent une maison inhabitée à Benzy (Cher) qui appartenait à des connaissances. Suzanne et ses parents y restèrent jusqu’à la Libération et furent sauvés grâce au courage des Andrivon. L’alliance des deux familles fut scellée par le mariage de Bernard et Madeleine.           

    Le 30 mai 2002, Yad Vashem a décerné à Louise et Stéphane Andrivon le titre de Juste parmi les Nations.

    Le témoignage

    Avant la guerre, la famille Lancner, les parents et trois enfants, dont le témoin Suzanne (née en 25) résident à Paris.
    Au début de la guerre, le frère aîné Bernard, suite à sa démobilisation, se retrouve à Montluçon où il trouve un emploi à la SAGEM. Il fait connaissance de Madeleine Andrivon avec qui il se fiance.
    Le père de Madeleine est cheminot et profondément républicain. Il profite de son activité professionnelle pour sauver des gens. C’est ainsi qu’il vient chercher pour l’emmener à Montluçon la soeur de Bernard avec qui il fait le voyage en bleu de travail. Puis avec sa femme, il vient chercher les parents de Bernard, dénoncés et prévenus de justesse grâce à la gardienne de l’immeuble, leur procure des faux-papiers, les ramène à Montluçon avant de leur trouver un refuge dans le Cher dans une maison dont ils connaissaient les propriétaires. La famille Lancner y est restée jusqu’à la libération.
    Bernard et Madeleine ont eu deux filles qui se sont mariées avec des juifs.


    Documents annexes

    Article de presse - La vie du 16°Article de presse – La vie du 16°
    25 septembre 2015 09:48:59
    Invitation cérémonieInvitation cérémonie
    25 septembre 2015 09:48:27

    Articles annexes

    Aucun autre article