Les Justes
Clémence (Ginisty) Doly
Année de nomination : 2003Date de naissance : 09/10/1893
Date de décès : 19/10/1961
Profession : Cafetière
Département : Hauts-de-Seine
Région : Ile-de-France
Personnes sauvées
Lieu porteur de mémoire
Cérémonies
L'histoire
Clémence Doly et son mari Hippolyte tenaient un commerce de vins, bois et charbon ainsi qu’un café à Courbevoie (Hauts de Seine). Ils avaient deux enfants, Germaine, 23 ans, et Pierre, 21 ans. En 1936, les Parker, Juifs roumains, ouvrirent un magasin de confection en face de leur café. Les deux familles se lièrent d’amitié. En 1940, au moment de l’exode, Clémence envoya les Parker se réfugier chez sa famille à Laguiole (Aveyron) et les aida à y trouver un logement. Ils rentrèrent ensuite à Paris où les Doly les aidèrent à surmonter les discriminations contre les Juifs. Les Parker avaient quatre enfants : Maurice réfugié en zone sud et Lisa, 20 ans, Jacques, 9 ans, et Michel, 5 ans, qui résidaient à Courbevoie. En 1941, Clémence accompagna en train les deux garçonnets chez sa famille dans l’Aveyron pour les mettre à l’abri. Elle les fit passer pour ses propres enfants au contrôle d’identité de la ligne de démarcation. En mars 1943, Pierre, son fils, fut envoyé en Allemagne pour le STO alors qu’en avril 1943, la famille Parker s’agrandit de deux frères jumeaux, Max et Bernard. En octobre de la même année, la police se présenta à leur domicile et arrêta la mère avec ses deux bébés, pour les internér à l’hôpital Rothchild en instance de déportation. Le père étant absent, les policiers vinrent le rechercher au café des Doly. Hippolyte sut éluder leurs questions insistantes. Le lendemain, Clémence monta à l’appartement des Parker mis sous scellés et récupéra des biens ainsi que des tissus et vêtements du magasin qu’elle leur restitua à la Libération. Ensuite, elle organisa l’évasion de Mme Parker et des bébés de l’hôpital Rothchild, avec la complicité d’un agent de police de ses connaissances et des faux papiers. Ils quittèrent Paris pour se réfugier à la campagne et y survécurent jusqu’à la Libération, sauvés grâce à l’obstination intrépide de Clémence Doly.
Le 2 janvier 2003, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Clémence Doly le titre de Juste parmi les Nations.
Documents annexes
Article de presse – Bulletin d’information aveyronnais du 25/06/2004 | |
Article de presse – Centre Presse du 23/06/2004 | |
Article de presse – Midi-Libre du 20/06/2004 |