Dossier n°9735 - Juste(s)

Consulter le dossier de Jérusalem (en anglais)


Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 2002

Augustine (Constant) Chambon

Année de nomination : 2002
Date de naissance : 02/03/1889
Date de décès : 04/08/1974
Profession : Débitante de tabac
    Localisation Ville : Paris (75020)
    Département : Paris
    Région : Île-de-France

    Lieu de mémoire

    L'histoire

    Augustine Chambon
    Augustine Chambon et son mari Victor tenaient un café-tabac rue Ménilmontant à Paris et habitaient au premier étage du même immeuble. Leur fille Fernande, 23 ans en 1944, avait fait sa scolarité avec Olga Dykmann et elles étaient amies et voisines. La mère d’Olga étant décédée d’une maladie de cœur en 1943, elle vivait avec ses deux sœurs et son père qui tenait un magasin de confection à l’enseigne « D. Max Tailleur » dans la même rue. Les Dykmann, Juifs de nationalité française, avaient subi toutes les discriminations de la législation anti-juive jusqu’au port de l’étoile jaune. Au matin du 22 février 1944, des gendarmes vinrent arrêter M. Dykmann, recherché sous le nom de Max Tailleur, suite à une dénonciation, alors que ses filles étaient déjà parties travailler. Les voisins tentèrent d’intervenir mais en vain. Les gendarmes mirent les scellés sur l’appartement de sorte que ses filles se retrouvaient sans leur père et sans logis. Ils embarquèrent M. Dykmann qui fut déporté et périt à Auschwitz. Après l’arrestation, Fernande Chambon vint trouver Olga au bureau où elle travaillait pour la prévenir du drame. Elle avait été envoyée par sa mère, Augustine, avec le message « que si Olga ne sait pas où aller, dis-lui de venir à la maison ». Ainsi, de février 1944 à la Libération, Olga fut-elle hébergée et nourrie à titre gracieux par les Chambon. Elle sortait chaque matin à son travail et rentrait le soir par la porte de service du café. Ses sœurs trouvèrent refuge chez d’autres amis. Sans l’hospitalité d’Augustine qui lui offrit le gîte, Olga ne sait pas ce qu’elle serait devenue. Elle lui voue une infinie reconnaissance et une grande admiration.   

    Le 30 mai 2002, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Augustine Chambon le titre de Juste parmi les Nations.

    Le témoignage

    Olga Dykmann est née à Paris en 1919 et elle y habitait avec ses parents et ses soeurs. La mère décède en 1943. En février 44, le père est arrêté et les scellés sont apposés sur l’appartement.

    Une amie de lycée d’Olga, Fernande CHAMBON, vient la chercher et lui dit que sa mère lui propose de venir habiter chez eux. Les CHAMBON avaient un café tabac et logeaient au-dessus.

    Olga y restera donc de février 44 jusqu’à la Libération de Paris. 

     

    Documents annexes

    Aucun document

    Articles annexes

    Aucun autre article